Cet ouvrage de l’auteur Arsène Francoeur Nganga est préfacé par le Professeur Pierre Buteau, ancien Ministre de l’éducation nationale d’Haïti, professeur d’Histoire à l’Université d’Etat d’Haïti et président de la société d’Histoire d’Haïti.
L’avant propos est de Jean Jr Lhérisson, spécialiste en communication et ancien directeur de cabinet au Ministère de la communication et de la culture de la république d’Haïti.
Le résumé de l’ouvrage nous édifie sur une des pages douloureuses de la traite négrière dans les Caraïbes
En effet, Les origines Kongo d’Haïti, est une étude sur les origines des acteurs et des racines des faits ayant eu lieu dans la colonie française de Saint Domingue. La conjugaison successive du cours de l’histoire de cette colonie (révolution haïtienne) a abouti à la création de la première république noire de l’humanité.
Parlé des origines Kongo d’Haïti, n’est pas une manière de porter la construction de l’histoire d’Haïti aux seul peuple Bakongo de l’Afrique centrale, d’autres peuples africains ont également peuplé, l’ile de Saint Domingue, notamment les Fons du Dahomey, les Yorouba, les Ibo du Nigéria et autres. Mais la sociologie nous apprend que c’est le peuple majoritaire sur un territoire qui domine généralement les productions culturelles, ce que Pierre Bourdieu appelait « La violence symbolique » ou le poids qui influence la construction d’une culture. Voilà ce qui explique le titre « Les origines Kongo d’Haïti », détruisant, toutes les anciennes théories qui pensent qu’Haïti n’est qu’une œuvre singulière des populations du Dahomey.
Ce livre n’est pas une prise de position intellectuelle ou idéologique, mais une entreprise scientifique pour éclairer le passé d’Haïti, notamment les contradictions sur l’origine de certains rebelles et sur la cérémonie de Bois Caïman. Valorisant ainsi, les rôles et les origines réelles des africains de la période esclavagiste à Saint Domingue.
Les esclaves en provenance du Royaume Kongo ont constitués la moitié des importations de la main d’œuvre servile de la colonie de Saint Domingue durant les décennies qui ont précédés la révolution haïtienne. Des historiens comme David Geggus ont affirmés que les Bakongo ont constitués la majorité de la population des esclaves africains à Saint Domingue dont le tiers de la population dans les plaines et la moitié dans les montagnes, la majorité de la population dans les provinces du nord et du sud de Saint Domingue.
C’est cette majorité ethnique qui a influencé l’histoire religieuse, culturelle et politique de ce qui deviendra Haïti. Les esclaves en provenance du royaume Kongo ont constitués la cheville ouvrière de la révolution haïtienne car ils avaient déjà une expérience militaire des guerres avec les portugais. Les kongo ont gardés les tactiques militaires utilisé s pendant les guerres civiles du royaume kongo.
Les tactiques et les ruses de guerres n’étaient pas inconnus des Bakongo. George Balandier ne disait-il pas que « Le contact avec les européens avait accru la capacité offensive des gens du Kongo. Ils ont reçus des armes à feu : par don, par prise sur les champs de bataille et surtout par traite ».Le professeur Pierre Buteau, ancien ministre de l’éducation nationale d’Haïti et professeur d’Histoire à l’Université d’Etat d’Haïti a indiqué dans sa préface que la réputation des Bakongo s’est forger de manière déterminante durant la révolution haïtienne et le légende des soldats kongo s’est construite autour de plusieurs noms dont Macaya, Mavoungou, Sans-souci…Et bien avant, elle s’était étoffée au cours de l’action des marrons dont bon nombre étaient identifiés comme étant des Bakongo. Plusieurs pratiques, croyances populaires manifestations religieuses d’Haïti d’aujourd’hui, proviennent pour une bonne part aux traditions du Royaume Kongo. Une grande partie du patrimoine historique, immatériel serait redevable aux fameux Kongo d’après le livre de Arsène Francoeur Nganga.
Clément Ossinondé
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