Un mandat pour rien : La déchéance d’un pouvoir sans cap et sans scrupule

En avril 2016, après une élection contestée par tous ses adversaires, Denis Sassou Nguesso affirmait dans son discours d’investiture « Voici venu le moment de renouveler tous les combats qui n’ont pas encore connu leur aboutissement. Voici venu le moment de réorganiser et d’intensifier la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le chômage, celui des jeunes en particulier, la lutte contre la marginalisation et l’exclusion. En somme, la lutte contre le sous-développement et le mal-développement.

Voici venu le moment de la marche accélérée vers le développement inclusif, équilibré et durable ; la marche au pas de course pour aller plus loin ensemble dans la conquête du mieux-vivre, partagé entre tous. S’il nous faut dès à présent placer ce quinquennat sous un signe, ce serait celui du « tout-économie », en vue d’un « tout-social », mieux accompli pour tous. »

Denis Sassou Nguesso n’est ni un tribun emblématique qui capte son auditoire, ni un spécialiste des punchlines aiguisées qui fait rêver. L’homme est un éléphant qui méprise ses concitoyens et les place au même niveau que les rats de laboratoires. De deux choses l’une : soit le pouvoir soliloque qu’il incarne et qui a toujours joué sur le flou de ses slogans pour torpiller le système immunitaire d’un peuple contestataire, a menti ; soit ce pouvoir qui impose une cure de pauvreté à son peuple et qui a toujours brillé par son incompétence, est définitivement disqualifié.

Denis Sassou Nguesso avait promis placer son quinquennat sous le signe du « tout-économie » en vue d’un « tout-social ». Aujourd’hui les congolais se retrouvent dans un pays totalement ruiné et en état de déliquescence. Il rêvait de lutter contre le sous-développement et le mal-développement, on se retrouve dans la mouise, à vivre comme des réfugiés dans notre propre pays.

Ce pouvoir qui a tourné le dos à l’intérêt général et toujours prêt à sortir la sulfateuse pour brimer les congolais et les leaders d’opinion, est convaincu d’avoir raison quand il demande aux congolais d’être patients. En vérité, ces délégués testamentaires de Lénine n’ont aucune solution aux immenses problèmes qui se dressent sur notre chemin.

Que de morts sur le chemin du changement de la constitution, que de morts pour nous faire avaler la pilule de la mascarade électorale, que des innocents morts dans les forêts, que de gendarmes et militaires morts pour rien ?

Il n’y a que les aspirateurs de miettes, mercenaires sans scrupules, que le pouvoir a placé sur les réseaux sociaux, qui ont le courage de défendre à corps perdu ce pouvoir intellectuellement faible qui manque de sincérité.

Il est vrai que le sans-faute en politique ou en économie n’existe pas. Malheureusement, lorsque l’on passe la majeure partie de son temps à s’occuper de l’écume plutôt qu’à la quintincence des choses, on finit par perdre du temps à la nation toute entière. Aujourd’hui, le constat est clair : le pouvoir PCT ne dispose, ni de projets, ni de courage pour faire des reformes qui nous permettraient de sortir de cette longue agonie. Il est temps pour lui de prendre acte de son inaptitude au management et de son incapacité à gouverner le pays.

Comme le déshonneur et la honte ruissèlent sur leur peau, vous les verrez bientôt nous sortir des slogans pour la candidature de Denis Sassou Nguesso en 2021. Après 35 ans de gestion calamiteuse de l’état, 10 mandats supplémentaires (50 ans) ne suffiront pour changer la donne ; le PCT portant en lui les germes du tribalisme, du népotisme, de la corruption et du vol.

Les congolais qui ont droit à une vie digne ont la capacité de construire un nouveau leadership autour d’une nouvelle classe politique. Le fleuve qui est sorti de son lit, doit y revenir.  Alors, laissez-nous développer le pays de nos ancêtres, pour le bien des générations futures.

Nous sommes le Congo Unis, plus jamais sans nous.  Que Dieu bénisse le Congo-Brazzaville.

Laurent DZABA

1 thought on “Un mandat pour rien : La déchéance d’un pouvoir sans cap et sans scrupule

  1. Bon texte!

    Les Congolais.e.s vivent « comme des réfugiés dans (leur) propre pays ».
    Et cela fait très mal au cœur.

    J’ai regardé un reportage-questionnaire-vidéo réalisé (fin 2018) par des Congolais dans les rues de Brazza : partout est revenue, clairement affirmée par les populations (pères, mères, jeunes, et plus âgées), ou en filigrane de leurs réponses, la même plainte:

    NOUS VIVONS COMME DES ÉTRANGERS DANS NOTRE PROPRE PAYS.
    NOUS SOMMES POUSSES A LA MORT PAR LA PRIVATION D’ACCÈS A LA VIE ECONOMIQUE :
    MÊME LES PETITS BOULOTS DE RUE (comme vendre des beignets en coin de rues, ou vendre au détail des Chinchards), L’ETAT A PERMIS AUX ÉTRANGERS DE LES EXERCER. ET LES ÉTRANGERS ONT PRIS LE CONTRÔLE DE TOUS LES SECTEURS, ILS SE FAVORISENT ENTRE EUX. ON LES VOIT PARTOUT: ILS SONT DEVENUS PLUS NOMBREUX QUE NOUS (les Chinois, les Libanais, les Westaf, les Européens, etc.)

    Donc oui, je crois que M.Sassou n’aime pas le peuple congolais.
    On dirait que lui et son entourage se sont jurés de faire disparaître le peuple congolais non pas dans, mais sous une dalle hétéroclite d’immigrés. Des immigrés à qui ils réservent le privilège du monopole des différents secteurs économiques du pays, jusqu’au plus détaillant du commerce.

    M. Sassou et ses profiteurs ont comme décidé de placer entre eux et le peuple congolais, 3 boucliers sociaux, 3 couches de populations immigrées :
    1- Les Français (des directeurs français qui seront nommés partout dit-on): retour à la colonisation
    2- Les Chinois, Libanais, Marocains et semblables : la nouvelle colonisation islamisante
    3 – Les Westaf : encore une autre colonisation islamisante.

    Au fait, quel est le nombre d’immigrés au Congo aujourd’hui ?
    10, 25, 50% de la population totale du pays ?
    A quel taux devrait-on dire stop ?

    Oui M.Sassou a un problème. Il n’aime pas l’idée de voir les Congolais heureux. Et ce n’est pas une question d’ethnie.

    Merci l’Ami.

    Le Papou, L’Iconolcaste
    Ancien de Facebook.

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