L’affaire du 4 avril : Le colonel Bakala dépose son rapport mais omet de citer Ndengué et Nianga Mbouala qui ont…

4-avril-2016

Le Rapport de la Commission d’enquête sur les évènements douloureux qui ont débuté  le 4 avril 2016 dans le sud de la capitale et du Pool,  a été remis au ministre de la justice par le Directeur des renseignements généraux, près  la Direction générale de la police, le mercredi 31 août 2016, à Brazzaville. Après l’avoir réceptionné des mains du Colonel Thomas Bakala Mahinda, le ministre a transmis ce document aux magistrats  du Parquet pour qu’il soit examiné. Il ressort de ce Rapport que « sur 220 personnes interpellées, 60 ont été déférées à la Maison d’arrêt de Brazzaville… ». Mais, des zones d’ombre subsistent. En effet, grande a été la surprise de certains  observateurs avertis de ne pas voir sur la liste de citoyens interpellés le nom du général Jean-François Ndengué, Directeur général de la Police (DGP), et celui du général Nianga Mbouala, Commandant en chef de la Garde républicaine (GR).

Le premier, c’est-à-dire, Jean-François Ndengué, est soupçonné d’avoir distribué, à l’approche du Référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, des armes et des tenues aux éléments de la police politique appelés « Les 12 Apôtres ». Ces derniers se sont rendus coupables de nombreux assassinats en 2015 à l’occasion du Référendum. Le second, c’est-à-dire, le général Nianga Mbouala, aurait, en 2016, remis de l’argent, des armes de guerre et un véhicule Toyota 4×4 au Docteur Gozardio, petit-frère du Pasteur Ntumi , en lui annonçant que dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril 2016, une attaque serait menée à Brazza-Sud avec la participation de 2.000 ex-Ninjas. Le jour « J », le contingent des ex-Ninjas partis du Pool, d’après des témoins, est bel et bien passé par l’arrondissement 8 Madibou jusqu’à l’arrondissement  1 Makélékélé via le pont du Djoué, sans être inquiété par les éléments de la  Force publique qui sont pourtant déployés dans toute la zone sud de Brazzaville. La raison est simple. C’est parce que les ex-Ninjas contrôlés par Gazardio et Nianga-Mbouala étaient en complicité avec les soi-disant policiers des « Douze Apôtres » contrôlés par Jean-François Ndengué. Voilà pourquoi il n’y aurait eu qu’un semblant de combats sporadiques le 4 avril 2016 dans les PSP incendiés.

Les raisons d’interpeller les deux « patrons»

 En effet,  s’il n’y avait pas complicité, comment ces ex-Ninjas auraient-ils pu entrer dans le Sud  de la capitale, d’une part,  et comment une milice privée (« Les Douze Apôtres ») aurait-elle pu se permettre de distribuer la mort à de paisibles citoyens à balles réelles, alors  qu’elle n’est pas constituée de policiers, d’autre part ?

En définitive, l’interpellation des deux hauts responsables des services de Sécurité, à savoir : Jean-François Ndengué, Directeur général de la Police, et Nianga Mbouala, Commandant en chef de la Garde républicaine, s’impose. Et puis, non seulement ces deux responsables sont des « patrons » des services de Sécurité, ils sont aussi des « patrons » de la gestion de services du Renseignement.

S’ils ont été incapables d’éviter au peuple congolais les assassinats autour du Référendum constitutionnel et le drame de l’attaque armée des Postes de sécurité publique des quartiers Sud de Brazzaville, il ne serait pas faux d’admettre que tous les budgets colossaux que l’Etat débloque pour le bon fonctionnement des services de Sécurité et du Renseignement ne sont que des bagatelles jetées par la fenêtre. Naïveté ou incompétence ?

En attendant d’y répondre, une interpellation de M. Sassou s’impose aussi !

 Les évènements du 4 avril 2016 au Sud de la capitale et la sortie criminelle des « 12 Apôtres » en octobre 2015 devraient aussi interpeller M. Sassou-N’Guesso. Car, les autorités policières et militaires qui, aujourd’hui, prétendent travailler pour la Sécurité de son pouvoir, peuvent aussi, demain, se rendre complices d’un groupe d’insurgés qu’elles pourraient armer pour le chasser du trône, en partant souvent du prétexte d’une certaine guerre du Pool entre l’Armée et les ex-Ninjas.

Le sang risque de couler avec le déploiement des nouvelles recrues ?

Un nouveau déploiement des recrues militaires de la Présidence de la République a été observé  depuis jeudi 25 août 2016 dans plusieurs villages du Département du Pool. Au vu et au su des ex-Combattants Ninjas ! Quatre dangers sont à craindre dans les tout prochains jours dans cette contrée où il y a déjà eu de l’électricité dans l’air à la faveur des bombardements d’avril et mai derniers contre les fiefs du Pasteur Ntumi et ses lieutenants.

Le premier danger qui plane sur les nouvelles recrues militaires est lié au fait qu’elles manquent d’expérience dans l’art de la guerre. En règle générale, on n’envoie jamais au front du combat des novices ou des stagiaires.

Le deuxième risque que courent ces jeunes militaires sans expérience est de ne pas connaître le terrain des opérations où ils entendent en découdre avec l’ennemi. En effet, le Département du Pool présente un relief complexe, fait de collines et de vallées, tantôt couvertes de savanes aux hautes herbes, tantôt de forêts, sans oublier des grottes et autres cavernes millénaires inaccessibles aux « gens venus d’ailleurs ».

Le troisième élément qui présente une menace pour les nouvelles recrues de la Présidence de la République est d’être envoyé aller combattre des Ninjas qui sont confondus dans la population. En effet, les ex-Combattants sont devenus difficiles à identifier : certains portent des cheveux locks, d’autres se sont rasés leur tête et leurs barbes ébouriffées. Pas donc facile de faire le distinguo entre un civil bien coiffé et un activiste ex-Ninja en tenue civile. Bref, les éléments armés de la Présidence de République auront du pain sur la planche face à un ennemi difficile à identifier, « multi facettes » ou « multi-systèmes »

Enfin, le quatrième risque est l’affrontement éventuel entre les deux camps qui se regardent en chiens de faïence. D’un côté, les jeunes mobilisés de la Présidence de la République armés jusqu’aux dents ; de l’autre, les ex-Combattants Ninjas, « armés » eux aussi jusqu’aux dents », selon plusieurs témoignages. Ces derniers, forts à la fois de leur maîtrise des méandres des forêts du Pool et de l’efficacité de leurs armes, auraient laissé entendre à des témoins qu’ils sont « prêts à en découdre » avec les partisans du Pouvoir. Parce que, selon eux,  « trop c’est trop ! Nous n’allons plus reculer. Les provocations du Pouvoir de Brazzaville durent depuis le 14 avril 2016 ».

Pour mémoire, cela fait presque cinq mois que débutait la traque à l’hélicoptère lancée contre les ex-Ninjas du Pool, que le Pouvoir accuse d’avoir incendié des PSP dans les quartiers Sud de la capitale.

A la vérité, le manque d’expérience des novices de la Présidence pourrait les entraîner vers une hécatombe, à partir du moment où ils seraient facilement pris  dans des guets-apens Ninjas. Dans ce domaine, les observateurs savent que les ex-Ninjas sont maîtres dans l’art d’encercler l’ennemi et de se mouvoir aussi vite que les gazelles, d’une forêt à l’autre. «Ils sont chez eux», disent-ils. Après tout, un « étranger » pourrait-il leur apprendre les secrets de la forêt de Goma Tsé-Tsé ou de Bangou, en passant par les savanes de  Simou-Loukouni et les cavernes de  Kindamba-Ngouedi ?

 Si le sang coule au Pool, l’appel de M.Sassou à l’unité  et ses multiples médiations voleront en éclats

 Nous disons «guerre civile», parce que les ex-Ninjas qui déclarent s’être reconvertis dans la vie civile ne seraient, en réalité, que des éclaireurs à la solde des vrais Ninjas qui, eux, se trouveraient encore dans les forêts. Et ils seraient, comme nous l’ont dit des témoins, «armés, eux aussi, jusqu’aux

dents ! ». C’est le lieu tout indiqué de nous interroger d’où viennent les armes sophistiquées que portent ces ex-Ninjas prêts à en découdre avec les éléments armés de la Présidence de la République. C’est aussi le lieu de s’interroger si ces ex-Ninjas sont les partisans du Pasteur Ntumi ou les partisans du régime Sassou.

Comme quoi, le pouvoir de Brazzaville devrait se méfier de copier les pratiques des pays occidentaux (à l’instar de la France), qui accordent l’hospitalité aux Arabes-Syriens. Ces derniers, après avoir obtenu le droit d’asile, montrent finalement, sur le sol français, leur vraie nature terroriste, à la solde de l’organisation «Etat islamique». M.Sassou devrait, sur cette observation, se méfier de la moralité des dignitaires et autres cadres militaires autour de lui : Est-ce qu’ils travaillent pour combattre les ex-Ninjas  et traquer Ntumi, ou ce sont plutôt ces dignitaires qui les ravitaillent en armes et munitions de guerre ? Ainsi, ces dignitaires auront créé une guerre civile artificielle entre deux factions rivales, dans le but d’en faire en réalité un fonds de commerce, pendant que le peuple du Pool et du reste du Congo continuera à porter des baluchons sur la tête pour fuir les combats, à «galérer» ou à vivre dans le «mboutou-mboutou» (« la crise »).

Que faire pour dissiper la peur ? Le dialogue inclusif semble être la solution

Aux yeux des maints analystes politiques, face à cette menace de guerre civile dans le Pool entre les partisans du pouvoir Sassou et ceux du Pasteur Ntumi, le Dialogue inclusif semble être la solution. Souvenons-nous que des prises de contact en vue dudit Dialogue avaient débuté à Brazzaville, en mai 2016, entre 15 émissaires du Pasteur Ntumi conduits par Gustave Ntondo et les cadres de la Police. Pourquoi ne pas relancer ces pourparlers dont notre confrère «Le patriote» rapportait qu’ils étaient «grippés» en saison sèche ? Maître Jarvès a dit : «Pourquoi M. Sassou préfère-t-il aller éteindre le feu en RDC et ailleurs alors qu’il n’arrive pas à le faire chez lui ? » Il sied de signaler que sa rencontre avec  le leader de l’UDPS, Etienne Tshisékedi a accouché d’une souris.  Le maire Hugues Ngouélondélé, l’un des plus grands défenseurs du vivre ensemble, est vivement interpellé.

 

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA

5 thoughts on “L’affaire du 4 avril : Le colonel Bakala dépose son rapport mais omet de citer Ndengué et Nianga Mbouala qui ont…

  1. Le terrorisme d’État consiste en l’utilisation de la terreur armée, policière, et judiciaire exercée sur sa propre population par l’autorité suprême de fait ou de droit.
    Les arrestations arbitraires, la torture, les actes de barbarie, les tribunaux expéditifs, les emprisonnements sans foi ni loi, les disparitions suspectes et les exécutions hors-procès sont cités comme pratiques courantes de terrorisme d’État, souvent utilisées pour terroriser les populations par les régimes politiques tyranniques et ou dictatoriaux. http://congo-objectif2050.over-blog.com/2016/09/terrorisme-d-etat-silence-sassou-tue-dans-le-pool.html

  2. ARISTIDE MOBEBISSI: ARRÊTE TES CONNERIES ET REVIENT DANS LE RANG DE LA RÉSISTANCE CONTRE SASSOU !
    La loi Française sanctionne les menaces de commettre un crime ou un délit contre les personnes, dont la tentative est punissable, de six mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende, lorsqu’elle est soit réitérée, soit matérialisée par un écrit, une image ou un objet. https://www.youtube.com/watch?v=V7oTehPh7k8&feature=share

  3. Chers compatriotes et chers lecteurs,

    De ce monsieur Michel Innocent Peya, on a tant entendu parler. Mais ce qu’on ne nous dit pas, c’est que cet apprenti-sorcier est un franc-maçon et pour Dénis Sassou Nguesso, c’est l’occasion de bien révéler au monde que l’ethnie Mbossi a aussi un écrivain de taille, capable de susciter un débat intellectuel a caractère philosophique et de le canaliser au point d’en faire un outil de recherche politique.

    Michel Innocent Peya n’invente rien; s’il savait comment les ghanéens ont fait partir Jerry Rawlings, il ne se frotterait pas les mains disant « Eureka ! ».

    Autant dire que Michel Innocent Peya n’a rien trouvé. D’ailleurs, s’il croit avoir trouvé une recette miracle ou bien une approche philosophique de transition politique dans la paix, pour permettre à l’Afrique de faire une économie de sang et des vies humaines, pourquoi ne l’appliquerait-il pas par son parent Dénis Sassou Nguesso lequel tue innocemment dans le Département du Pool, sans aucune raison valable ? Pour venir à bout d’un seul individu, qui plus est le produit de sa propre création ou de son éprouvette, Dénis Sassou Nguesso a t-il vraiment besoin de tuer de paisibles Bakongo et de Batékés dans le Département du Pool, comme s’ils étaient tous des supporters de Ntoumi ?

    A-t-il fini de baiser ses filles, c’est maintenant son obsession pour le sang humain qu’il va pousser jusqu’à son comble en allant chasser les paisibles citoyens du Département du Pool ?

    Colonel Thomas Bakala Mahinda

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