Le Dialogue national inclusif : Le point de vue du Collectif des partis de l’opposition congolaise

Dans le climat d’extrême tension qui prévaut actuellement au Congo, le dialogue national inclusif constitue un passage obligé qui permettra à notre pays de sortir pacifiquement et durablement de la grave crise qui le plombe aujourd’hui et d’éviter au peuple congolais, le retour des guerres fratricides et meurtrières à répétition : 1958- 1959 ; 1993-1994 ; 1997 ; 1998 ; 1999.

Introduction 

Conscient de l’extrême gravité de la crise multidimensionnelle qui mine actuellement notre pays, et farouchement attaché à une paix véritable et durable, à l’unité et à la concorde nationales, ainsi qu’aux valeurs de la République et de la démocratie, le Collectif des partis de l’opposition congolaise considère que le moment est plus que jamais venu, d’une part, d’en finir avec le climat politique conflictuel actuel qui risquerait de faire retomber le Congo dans les drames du passé, et d’autre part, de passer dès maintenant à l’acte, en ouvrant sans délai, un vrai dialogue politique national inclusif, rassemblant toutes les forces vives de la nation. Comme le déclarait au milieu du 19ème siècle le roi Ghezo du royaume d’Abomey : « Si tous les fils du pays, par leurs mains assemblées, venaient boucher les trous de la jarre percée, le pays serait sauvé ». La crise actuelle interpelle tous les Congolais par-delà leur appartenance partisane.

I –  Pour un dialogue véritable et inclusif 

Le dialogue politique national que le Collectif des partis de l’opposition congolaise appelle de ses vœux est d’abord et avant tout, un rassemblement large, ouvert sans exclusive à toutes les sensibilités politiques congolaises, car, il réunira des représentants de la mouvance présidentielle, de la mouvance oppositionnelle, des partis du centre, des organisations de la société civile et de la diaspora. Le Collectif des partis de l’opposition congolaise considère que le Congo est un patrimoine commun à tous les Congolais et partant, que la sortie de la crise actuelle requiert l’engagement de toutes les filles et tous les fils du Congo sans distinction d’appartenance politique, idéologique, philosophique, religieuse, ethnique, ethno-régionale.

Or, dans sa composition actuelle, le Conseil national du dialogue, organe consultatif du pouvoir se caractérise par un très grand déséquilibre entre les représentants de la mouvance présidentielle et alliés, et ceux de la mouvance oppositionnelle. En effet, sur les 245 membres de droit et membres désignés que compte cet organisme, 111 représentent les institutions nationales, 20, les partis de la mouvance présidentielle, 10, la présidence de la République, 5, la Primature, 10, le ministère de l’Intérieur, soit au total 156 délégués pour le compte de la mouvance présidentielle.

La mouvance oppositionnelle est représentée par un délégué au titre du Sénat, 2 délégués au titre de l’Assemblée nationale, 3 anciens dirigeants, 2 présidents de groupes parlementaires, 20 délégués des partis, 1 chef de l’opposition, soit au total 29 représentants. Les partis du centre sont représentés par 20 délégués, la diaspora par 12 délégués, les personnalités reconnues pour leur esprit de modération, 10 délégués, les confessions religieuses, 7 délégués, les ONG professionnelles, 6 délégués et les autres institutions, 5 délégués, soit un total de 40 délégués inscrits dans la rubrique « autres »

La surreprésentation des acteurs de la mouvance présidentielle et alliés au sein du Conseil national du dialogue fausse le jeu politique et viole le principe de la représentation équitable de toutes les forces vives de la nation.

C’est dire qu’un dialogue qui serait organisé dans le cadre du Conseil national du dialogue dans sa composition actuelle, ne serait qu’un rassemblement entre les partisans de la mouvance présidentielle et alliés. Dans ce cas de figure, les 29 représentants de l’opposition ne feraient que de la figuration et ce que l’on appellerait par abus de langage, « un dialogue », ne serait rien d’autre qu’un simulacre, un jeu de dupes.

L’histoire récente de notre pays montre que les parodies de dialogues organisés par le pouvoir dans le passé ont montré leurs grandes limites et n’ont réglé aucun des maux colossaux qui minent notre pays. La mouvance présidentielle et la mouvance oppositionnelle doivent être traitées de manière équitable.

C’est pourquoi, le Collectif des partis de l’opposition congolaise exige un véritable dialogue, ouvert à toutes les forces vives de la nation et fondé sur le principe de la parité entre la mouvance présidentielle et la mouvance oppositionnelle en matière de représentation. Sous cet angle, toutes les décisions consensuellement adoptées par le dialogue s’imposeront à tous les acteurs politiques et sociaux et à toutes les institutions nationales.

II – Du contenu du dialogue inclusif

2.1 : Du thème central et des sous-thèmes :

Au regard de la grave crise actuelle, le Collectif suggère que le dialogue s’articule autour du thème central suivant : « La crise multidimensionnelle qui plombe le Congo : les solutions de sortie ».

Ce thème central se subdivisera en huit sous-thèmes, à savoir :

  • sous-thème 1 : la crise sécuritaire et le retour à une paix véritable et durable sur toute l’étendue du territoire national en général, sur le territoire du Pool, en particulier ;
  • sous- thème 2 : la crise économique et financière ;
  • sous-thème 3 : la crise sociale ;
  • sous-thème 4 : la crise morale ;
  • sous-thème 5 : la gouvernance ;
  • sous-thème 6 : le développement de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, en vue de promouvoir une économie de la connaissance, fondée sur le savoir ;
  • sous-thème 7 : la protection de l’environnement ;
  • sous-thème 8 : la construction d’un compromis politique national et dynamique.

Ces huit sous thèmes seront traités par huit commissions techniques.

2.2 : Des objectifs du dialogue

L’objectif stratégique du dialogue est d’une part, d’éteindre l’incendie qui menace d’embraser le Congo, et d’autre part, de construire des solutions appropriées et fortes pour sortir le Congo de la crise multidimensionnelle qui le traverse.

Les objectifs spécifiques sont :

  • apaiser le climat d’extrême tension qui prévaut dans le pays ;
  • apporter des solutions aux problèmes des Congolais ;
  • mettre en œuvre des mesures urgentes de redressement pour sortir le Congo du chaos actuel ;
  • apporter des solutions immédiates à la situation sociale dramatique des populations ;
  • refonder la gouvernance en général, la gouvernance électorale en particulier ;
  • préserver les générations à venir contre la cupidité des générations présentes ;
  • promouvoir une économie de la connaissance, fondée sur le savoir et élargir la base de production ;
  • construire un compromis politique dynamique entre le pouvoir et l’opposition, aux fins de rechercher de façon pacifique et consensuelle, les voies de sortie de la crise actuelle.

2.3 : Du Comité préparatoire du dialogue

Le dialogue inclusif sera préparé de façon consensuelle par un Comité composé de manière paritaire. Il aura pour missions de :

2.3.1 : Définir :

– le thème central et les sous-thèmes ;

– l’objectif général et les objectifs spécifiques ;

– les critères de participation au dialogue

2.3.2 : Elaborer :

– Le projet d’ordre du jour ;

– le projet de calendrier du déroulement des travaux ;

– le projet du règlement intérieur du dialogue ;

– l’avant-projet d’accord politique ;

– le projet de la Charte de la transition ;

– le projet d’engagement solennel à respecter la parole donnée ;

– le projet du budget du dialogue.

2.3.3 : Proposer :

– le nombre, le statut et la liste des participants ;

– la composition du présidium, du secrétariat et de la police des travaux.

Le Comité préparatoire comprendra 19 membres dont :

  • 5 pour la mouvance présidentielle ;
  • 5 pour la mouvance oppositionnelle ;
  • 3 pour les autres partis ;
  • 3 pour la société civile ;
  • 3 pour la diaspora.

3 : Du présidium :

Le dialogue inclusif sera présidé par un représentant de la communauté internationale ou par une personnalité congolaise choisie au sein du Conseil œcuménique et acceptée par la mouvance présidentielle et la mouvance oppositionnelle. Outre son président, le présidium comprendra 10 membres dont :

  • 3 pour la mouvance présidentielle ;
  • 3 pour la mouvance oppositionnelle ;
  • 1 pour les autres partis ;
  • 2 pour les organisations de la société civile ;
  • 1 pour la diaspora.

4: Des participants :

Le dialogue est ouvert aux représentants de la mouvance présidentielle, de la mouvance oppositionnelle, des partis du centre, des organisations de la société civile et de la diaspora congolaise. Dans un souci d’apaisement et d’équité, la parité doit être de mise dans la représentation de la mouvance présidentielle et de la mouvance oppositionnelle. Dans cet esprit, le nombre de représentants de la mouvance présidentielle sera égal au nombre des représentants de la mouvance oppositionnelle.

5 : Des observateurs internationaux :

Pour garantir le respect de la parole donnée et des engagements pris par les parties congolaises, il sera fait appel à des observateurs de l’ONU, de l’UA, de l’UE, de l’OIF, des USA et de la France, à raison d’un observateur par organisation ou par pays invité.

6 : Des résultats attendus :

Le dialogue devra déboucher sur l’ouverture d’une période de transition dont la durée sera définie d’accord-parties. Pendant cette période, le président de la République en exercice restera en poste. Un gouvernement de transition, dirigé par une forte personnalité de l’opposition (le président de la République étant de la mouvance présidentielle) sera chargé d’appliquer les décisions du dialogue inclusif. Le pouvoir législatif sera assuré par un Conseil national de transition, faisant office de Parlement de transition. Une Charte de la transition règlera les problèmes nouveaux nés de l’ouverture de la période de transition.

En guise de conclusion

Dans le climat d’extrême tension qui prévaut actuellement au Congo, le dialogue national inclusif constitue un passage obligé qui permettra à notre pays de sortir pacifiquement et durablement de la grave crise qui le plombe aujourd’hui et d’éviter au peuple congolais, le retour des guerres fratricides et meurtrières à répétition : 1958- 1959 ; 1993-1994 ; 1997 ; 1998 ; 1999.

A la condition de ne pas être un nouveau monologue du pouvoir et de se fonder sur les principes de la participation équitable et de l’égalité de traitement de tous les acteurs politiques, le dialogue national inclusif est une grande chance pour le Congo de réhabiliter les valeurs de la démocratie et de la République mises à mal par plusieurs années de gouvernance autoritaire et partisane. Ce dialogue est absolument obligatoire. Toutes les forces vives de la nation congolaise et toute la communauté internationale l’appellent de leurs vœux. Au président de la République de faire preuve de responsabilité et de patriotisme en convoquant avant la fin de l’année 2019, ce nouveau rendez-vous du Congo avec l’histoire. Nous sommes condamnés à agir vite.

 

Fait à Brazzaville, le 24 octobre 2019

Le Collège des présidents

 

6 thoughts on “Le Dialogue national inclusif : Le point de vue du Collectif des partis de l’opposition congolaise

  1. [INCLUSIF (!)] veut dire en code: « AVEC TAKOU COMPRIS ».

    Cette FAKE ‘Opposition’ baptisée à juste titre (Les 3 Bêtises) ‘L3B’, curieusement s’attèlle une fois de plus, pour la énième fois pourrait-on même dire, de raccompagner leur master voleur-assassin pourri et quasiment fini, tombeur de tout un pays, sur la voie habituelle pour le légitimer à nouveau avec un (vingtième) dialogue de sourds et de corrompus…

    Rémunérée nuitamment, la voilà qui ne se re-manifèste et s’agite toujours cycliquement de façon distinguée qu’à l’orée de l’échéance électorale pour la présidence avec des re-compilations illusoires qui n’aboutissent JAMAIS depuis la nuit des temps selon le bon vouloir bien évidemment du même CRIMINEL intimidateur, leur mentor corrupteur de tout temps.

    Non mesdames et messieurs, lancez-nous plutôt comme un seul homme et sans équivoque enfin, un appel à la résignation et démission du CANCRE en chef pour atteinte à la sécurité intérieure extérieure du peuple, pour atteinte à la sécurité économique de l’Etat et pour haute trahison. Sinon un soulèvement populaire sans précédent pour aller chasser l’usurpateur du Palais appartenant au peuple qui ne veut plus de cet imposteur.

    Montrez-nous au moins ce courage et pragmatisme pour la toute première fois!

    La vie du peuple congolais ne va PLUS se marchander avec des canards boiteux de toute horizon.

    FINI les jeux des mots. TROP c’est TROP !

    Bande de couards éternels.

      1. Chè(e)r(e)s compatriote(s),
        Le problème de Mathias NZON, c’est qu’il est l’argentier de l’Opération MOUÉBARA I. Bien que n’étant plus en odeur de sainteté avec les faucons du régime, il sera toujours pour le statu quo par défaut. Car il redoute de rendre un jour des comptes. D’aucuns sont convaincus que l’objectif de Mathias NZON c’est d’être le 1er ministre de SASSOU. Il est près du but avec le dialogue fictif. Mais notre peuple finira par vaincre en les balayant comme il se doit. VIVE LA RESISTANCE ! VIVE LE CONGO LIBRE !

        La Sentence
        Du 1er novembre 2019

  2. @ François Ibovi Kiema,lopez obrador, extraterrestre, agathe okoumba, caca-mouéka paul, ortega daniel, trou du Q > Un véritable vendu & falsificateur de l’histoire à la sauce de LA MBOCHINIE ( L’ART D’UTILISER LE MENSONGE AU SERVICE DES CRIMES DE TOUT GENRE, DES MEURTRES, DES ASSASSINATS, DES EMPOISONNEMENTS, DE LA PÉDOPHILIE, DE L’INCESTE…) :

    – Va dire aux bébés noirs & enfants batards à savoir : kiki takou & claudia takou de porter plainte contre GLOBAL WITNESS !!! Nous attendons toujours la plainte bon sang !!!

    – Va dire à mbéri martin & sa bande D’ALLER SE FAIRE FOUTRE AVEC LEUR « dialogue » DE TORCHE CUL !!!

    @ux 92% du vrai Peuple Congolais :

    DEBOUT TOUS ENSEMBLE, C’EST MAINTENANT OU JAMAIS !!!

  3. Chè(e)r(e)s compatriote(s),
    Le Militant de la Résistance milite pour la deuxième Conférence Nationale Souveraine (CNS 2). Mais la chute du régime putschiste est un préalable pour notre peuple qui réclame :

    – L’arrestation immédiate du putschiste SASSOU NGUESSO.
    – La saisine de la Cour internationale de justice (CIJ) où doit être posée la question de la colonisation maintenue par des mécanismes et des accords illégalement ratifiés en l’absence de tout référendum préalable. Les accords dissimulés à notre peuple en 1960 relèvent du domaine de la souveraineté, mais n’ont jamais été soumis à un quelconque référendum. Ces accords sont donc illégaux et caduques.
    – La rupture d’avec le Franc CFA ; Le Congo doit définir seul en toute indépendance sa propre politique monétaire.
    – La saisine de la CIJ pour un audit du Compte d’opération du Congo à la Banque de France, de 1960 à nos jours.
    – L’audit des finances publiques afin de savoir où sont passés les 40.000 milliards de recettes pétrolières de ces dernières années, où sont passées les réserves financières dévoilées sur France 24 pour les générations futures et d’où viennent les 7.000 milliards de dettes malgré le dispositif PPTE.
    – La rupture des relations diplomatiques d’avec les Etats ayant collaboré avec le régime d’occupation.
    – La nullité de tous les accords bilatéraux et de tous les contrats économiques signés par le putschiste avec les Multinationales ayant collaboré à ses crimes.
    – La fermeture de toutes les bases militaires françaises qui sont le facteur de tous les coups d’Etats en Afrique.
    – L’arrêt de l’AD (l’Aide au développement, en réalité l’Aide aux dictateurs).
    – L’évaluation ou l’audit des politiques du FMI au Congo.

    Le départ du putschiste SASSOU II et de ses commanditaires de la Françafrique est la condition sine qua non de toutes les formes du dialogue. Il est donc temps de balayer cette mafia connue sous le nom de la FRANÇAFRIQUE. L’opposition politique, de son côté, doit appuyer ce mouvement populaire en appelant à l’arrestation du Général désarmé Denis SASSOU NGUESSO pour détournement de fonds publics et pour haute trahison. Chè(e)r(e)s compatriote(s), ne pouvons que nous lever pour mettre fin à ce projet diabolique d’esclavage qui ne dit pas son nom car déguisé en dialogue. VIVE LA RESISTANCE ! VIVE LE CONGO LIBRE !

    La Sentence
    Du 31 octobre 2019

Répondre à affaire financement u coup d’état 1997 et ministre opération mouebara Annuler la réponse.