Le peuple congolais attend toujours son tour

Je n’ai jamais vu un peuple aussi docile que le peuple congolais, telle fut la phrase phare prononcée par le professeur Pascal LISSOUBA lors d’un meeting en salle au palais des congrès de Brazzaville en 1992. A l’époque le gouvernement de transition dirigé par le premier ministre André MILONGO était empêtré dans des difficultés financières entrainant des retards des salaires, des pensions des retraités et des bourses des étudiants.

Oui, le peuple congolais bien que mécontent des actions des hommes politiques est un peuple souple, esclave d’une classe politique qui le manipule à sa guise. Très souvent, même quand des mauvaises décisions qui impactent sa vie sont prises par les autorités du pays, le peuple congolais reste calme sans une quelconque manifestation alors qu’il a suffi d’une augmentation du prix de la farine dans d’autres pays africains pour que le peuple sorte dans la rue. Le congolais a même abandonné la revendication légitime de demander de l’emploi, la formation et tout autre droit dont il devrait bénéficier. Il vit au rythme des promesses non réalisées depuis fort longtemps par les hommes politiques des gouvernements successifs.

Pour l’histoire, après « l’Auto Suffisance Alimentaire d’ici à l’an 2000 » élément  de propagande sorti des laboratoires du PCT du président Denis SASSOU NGUESSO dans les années 80, on est passé à « chacun aura sa part » en 1996 promis par le professeur Pascal LISSOUBA après la découverte du gisement pétrolier de NKOSSA. Dans tout ça, le peuple congolais n’a pas  trouvé son compte. Il n’y a toujours pas d’eau potable pour tous, de l’électricité garantie sans délestage, des soins de santé adéquats, une scolarité digne de notre époque. Le peuple congolais vit au rabais et ne croit plus en l’homme politique qui ne se soucie guère de son bien-être.

Les congolais sombrent dans le désespoir et baignent dans le défaitisme généralisé. Ils sont usés, désabusés et sont en manque d’espérance, d’enthousiasme et d’engagement, pour tout dire, ils sont plongés dans une crise morale et n’ont plus de foi en l’avenir. A mon sens, c’est là que trouvent ressource, les racines du mal être généralisé, la peur et le dégout qui minent des milliers de nos jeunes et une grande partie de notre population abandonnée à elle-même.

Le peuple congolais est las. Il a perdu la foi. Il ne demande plus qu’à pouvoir dormir en paix et vaquer librement à ses occupations. Demander l’amélioration des conditions de vie et des meilleurs soins de santé n’existe plus dans le vocabulaire des congolais. Nombreux sont devenus adeptes de l’article 15 « Débrouiller pour vivre » cher au défunt artiste Pépé KALLE de la République démocratique du Congo. Le congolais se débat dans l’insécurité avec le phénomène des bébés noirs auquel notre gouvernement est jusqu’aujourd’hui incapable d’apporter des solutions pour que les populations vivent dans la quiétude la plus absolue.

Il connaît un taux de chômage très élevé et se sent enfermé de plus en plus dans une spirale de soumission et de fatalisme, face à un gouvernement peu enclin à apporter des solutions aux différents maux qui minent son quotidien. Il y a un incroyable fossé entre le pouvoir et la grande majorité de la population, à qui on demande en permanence de consentir des efforts et d’attendre un avenir meilleur qui tarde à prendre corps.

Les dérives de notre gouvernement  et les incroyables facilités que s’octroient certains de nos ministres, maires , députés, sénateurs et tous les autres responsables des institutions publiques en frais de bouche, appartements, émoluments et autres ne favorisent en rien la prise de conscience collective que le travail est la base de tout, et poussent certains congolais à ne plus respecter la chose publique. Le peuple congolais ne croit plus à la patrie parce que la patrie sert de paravent aux combinaisons sordides qui se gavent de son contenu matériel et sert aussi parfois de portemanteau à ceux qui le pillent. Il ne croit plus à la société parce que celle-ci a tout à  fait égaré la notion de ses devoirs vis-à-vis des individus et des droits des individus vis-à-vis d’elle.

Faut-il nous croire condamnés pour autant ? Non. Nous pouvons avoir une destinée exaltante, à condition de la vouloir avec énergie,  persévérance et honnêteté.

Dans notre pays, pendant trop longtemps, les valeurs essentielles de probité, d’impartialité et de la bonne gouvernance ont été battues en brèche sans que cela n’émeuve la conscience collective nationale.

Mais au-delà du désespoir, à l’image  des douleurs de la femme qui enfante et en qui germe une espérance nouvelle, celle qu’apporte, à la seconde même où il pousse son premier cri, le formidable nouveau-né, notre pays a des atouts énormes pour aller de l’avant et espérer atteindre une émergence tant attendue.

La république se relèvera sans nul doute. Il faut, pour cela, un changement de cap et celui-ci dépendra de l’engagement de femmes et d’hommes déterminés à changer les choses de façon positive. Il s’agit d’aller au-delà des perceptions, mais également de déclarations de bonnes intentions pour arriver à concrétiser un programme de développement crédible et cohérent en phase avec les aspirations du peuple congolais.

La route est certes longue, mais il n’est pas d’autres choix que celui d’accompagner de manière significative l’histoire de notre pays, de dépasser le transitoire et de réformer ce qui peut l’être. Nous devons, arrêter d’œuvrer dans l’à-peu-près et, prendre des décisions courageuses qui s’imposent en tenant compte des recommandations du FMI dans le cadre de l’accord que nous avons tout récemment signé avec cette institution du Bretton Woods. Il est indispensable pour le gouvernement de la république de fixer les nouveaux repères,  définir des nouvelles règles pour des générations à venir. Le « laisser faire laisser aller » n’a jamais rien produit de bon et de durable et doit être banni pour toujours.

Envers notre pays, notre attitude devrait être positive, constructive et réaliste. La pire des positions est de nous considérer comme des personnes réfractaires à l’avenir de notre pays et de ne pas vouloir son développement pour des raisons d’agendas politiques.

Nous devrons nous engager avec détermination et cohérence, à accélérer et à accompagner le processus de transformation de notre pays pour que l’émergence et le développement ne soient plus des vains mots. Il est plus que temps que le peuple congolais soit servi et que son tour arrive, après avoir trop longtemps attendu et fait de nombreux sacrifices.

Le président de la république a les manettes en mains et doit tenir le taureau par les cornes pour insuffler une nouvelle dynamique qui permettra à notre pays d’être mis sur le chemin du développement tant attendu. L’impossible n’est pas congolais disait le défunt journaliste Jean Gilbert FOUTOU lors des rencontres sportives qui opposaient les équipes congolaises à celles des autres nations.

Le Congo d’abord, le Congo pour toujours.

Fait à paris le 16 septembre 2019

Henri Blaise NZONZA

Président de la Nouvelle Dynamique pour le Congo

dynamiquepourlecongo@yahoo.com

 

3 thoughts on “Le peuple congolais attend toujours son tour

  1. ROBERT POATY-PANGOU = ILLUSION SÉCESSIONNISTE PERDUE DANS L’ERRANCE ETAT IMAGINAIRE SUD CONGO
    https://www.youtube.com/watch?v=U5QLSli95As&t=128s

    17/09/2019, News sassouland en provenance directe de la Likouala – A suivre. Dans le but de se préparer aux futurs échéances électorales de 2021, le pouvoir autoproclamé de Brazzaville avait lancé une opération de nationalisation des sujets Rwandais, RDC, Centrafricains, Tchadiens et Camerounais dans le Département de la Likouala au mois de juillet dernier. Le Tyran-Sénile (chef suprême de la dette) avait mis en route une équipe d’agents recenseurs équipée l d’un matériel d’identification dernier cri pour enrôler principalement ces sujets étrangers moyennant la somme de 5000 Francs. Cette opération dont le point focal était le village Makao, village natal du Ministre de l’administration du territoire enrôlait également certains enfants de moins de 15 ans dépourvus d’actes de naissance.
    Aujourd’hui, ces agents du système tyrannique de Brazzaville sont revenus distribuer les cartes d’identités uniquement aux sujets étrangers suscitant ainsi, la colère de la population. Les services d’immigrations de la localité a donc procéder à la traque et aux arrestations des étrangers détenteurs de ces pièces suite au mécontentement de la population.
    Un bras de fer est engagé depuis ce matin entre les congolais et les sujets étrangers plus nombreux que les congolais dans ce Département enclavé.
    Dans les heures et jours qui suivent, un carnage risquera de se produire dans l’une des localités du Département de la Likouala peuplé à 87% par des sujets étrangers.

  2. ❤ ❤ ❤ Civilisation3.0 et enjeux éducatifs sur un réseau global: Oui, l’inégalité entre couches sociales, traditions, cultures, sociétés et civilisations n’est pas fondée sur la nature – elle réside dans l’éducation ou l’information qu’on donne à l’individu ou plutôt dans celle qu’on lui refuse ❤ ❤ ❤ Ceci est un cas de prise de conscience universelle au niveau philosophique, politique, économique, social, culturel, écologique et sociétal ❤ ❤ ❤ Élevons ensemble la raison au dessus des émotions ( savoir juger par soi-même et pouvoir gérer soi-même son cerveau) ❤ ❤ ❤ Éveillons en nous l’esprit humain (l’esprit critique ou contradictoire), car celui ou celle qui n’accepte pas la critique n’avancera jamais ❤ ❤❤ Oui, la critique aiguise l’intelligence, la créativité, l’innovation et l’éveil de conscience ❤❤❤ Je pense que la conscience de l’individu devrait être au dessus de l’appartenance ❤❤❤ Quant à l’éducation, elle devrait transmettre de manière positive l’esprit même de la raison, de la liberté, de la dignité, de la justice, de devoir de mémoire et des valeurs morales (le bien contre le mal) et existentielles (sociales et écologiques) ❤ ❤ ❤ Depuis presque 10 millions d’années, le cerveau humain et son comportement ont évolué dans l’espace et le temps. L’humain est passé d’abord d’un stade animal (le sauvage) au chaînon manquant (entre le sauvage et le barbare) et puis au stade inférieur d’humanité (le barbare). ❤ ❤ ❤ Il a enfin évolué vers le stade d’humanité (l’évolué, le raisonnable, le conscient de ses actes, de ses habitudes, de son comportement et de leurs valeurs morales, la barrière entre le bien et le mal) ❤ ❤ ❤ Le stade d’humanité commence d’ailleurs par le respect de la liberté et de la dignité d’autrui puis de l’intégrité physique et de l’autonomie de la personne humaine –Et tout en cherchant à faire ressortir et à analyser le contenu social, moral et philosophique du caractère sacré de la vie humaine. ❤ ❤❤ On ne peut par ailleurs parler de stade supérieur d’humanité que pour un être qui s’est affranchi des barrières de la raison, de l’esprit critique et de la conscience – c’est à dire en cours et ou en devenir d’être civilisé ❤ ❤ ❤ L’idée du civilisé peut être interprétée sur différents aspects humanistes, amoureux, philosophiques, politiques, socio-économiques, cultuels, culturels, écologiques et sociétaux sur différentes échelles ❤ ❤ ❤ D’ailleurs en 1794, dans « Esquisse d’un tableau des progrès de l’esprit humain » de Condorcet, l’idée du civilisé désignait les progrès accomplis par l’individu dans une nation ou société donnée ❤ ❤ ❤ Il fut possible de passer de la barbarie, à l’état de droit, de citoyen, de civil ou de civilisé, quel que soit le droit positif en vigueur ou des autres facteurs locaux tels que la tribu, l’ethnie, la nationalité ou la religion. Pensé par Isidore AYA TONGA: https://www.youtube.com/watch?v=UhHo5gSc3KE

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