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Le scandale inouï et scabreux du bradage du patrimoine du Congo doit être expliqué aux jeunes, car leur avenir en dépend. Ce crime de haute trahison de l’État est imprescriptible.
Partons d’un postulat simple et pragmatique. Les sociétés E2C et LCDE sont des sociétés d’état. Elles répondent aux impératifs de l’état dans les dispositions des lois n°13/81 du 14 mars 1981 instituant la charte des entreprises d’état ; n°54/83 du 6 juillet 1983 instituant les entreprises-pilotes ; n°20/89 du 9 novembre 1989 fixant la procédure de liquidation des entreprises d’état, pilotes et regroupées. Aucune mise à jour de ce cadre juridique n’a jamais été effectuée depuis lors, quoique le Congo soit signataire du traité OHADA depuis 1993. Les narratives pour emberlificoter le public jeune sont vaines.
- Une entreprise est un actif et un passif. Mettre à disposition leurs patrimoines à des tiers (par concession par exemple) pour plusieurs années nécessite d’abord un inventaire des biens. Il n’a jamais été effectué. Qu’est ce qui est réellement mis à disposition alors dans les 5 barrages, le transport ou la distribution mis en concession ? SENELEC ne peut commencer à travailler sans avoir cet inventaire qui lui serait transmis par E2C dans le contrat d’affermage. On est dans la tromperie et le brigandage ;
- Ce patrimoine de production a été mis à disposition de E2C avec l’argent de l’état qui s’est très lourdement endetté à cet effet (170 milliards pour Imboulou ; 70 milliards pour Liouesso). Qui va payer cette dette qui continue de courir auprès des Chinois ? où sont les clés de répartition imposées à SENELEC dans le contrat d’affermage ? Elles auraient dû être publiées dans les cost-tables de l’appel d’offres pour la mise en affermage. Rien n’a été fait ! C’est du dol pur et simple car l’état va continuer de payer ainsi qu’il le fait déjà !
- Les personnels de l’état et assimilés à E2C ne sont pas des objets. Ils détiennent des contrats et ne sont pas des marchandises librement transférables. Pour ce faire, il faut : soit rompre leur contrat et les désintéresser (dommage et intérêts conséquents), soit conserver intégralement leurs avantages sans remise en cause. Mais après 6 mois, SENELEC sera libre de se séparer d’eux car le régime de leur contrat deviendra privé et non public. Rien n’a été clairement dit ici non plus. Une liquidation de E2C aurait dû se faire et les différents métiers mis à disposition pour réaliser l’actif ET le passif. Or ici, seul l’actif est mis en concession et les dettes acquises antérieurement continueront d’être payées par l’État. C’est passible de la haute trahison d’état.
- L’Agence de régulation du secteur électrique (ARSEL) est un « machin » qui n’aura aucune utilité car les prix seront désormais internes à chaque entité et non plus des prix de cessions ou de transfert. C’est le principal mensonge des décideurs car avec la majorité de 85%, rien ne pourra empêcher juridiquement SENELEC de pratiquer la tarification qu’elle souhaite. Seuls les prix de cession/transfert pourraient être régulés mais ces derniers n’incluront pas l’amortissement des biens transférés de l’état qui restera entièrement à la charge de ce dernier. Un crime économique pendant 10 ans au minimum.
- Jean Jacques Bouya, Ministre des Grands Travaux est entièrement responsable avec Gilbert Ondongo, Ministre des finances car avant 2018 ce sont les deux Ministères qui étaient en charge de ces questions en raison du seuil de passation d’une part (200 millions de FCFA pour les grands travaux à l’époque) et de la signature des accords de financement. Emile Ouosso vient y rajouter sa vilénie. Qu’ils reconnaissent clairement qu’ils attendent la mort du Président Sassou parce qu’ils ne sont pas courageux pour l’affronter de son vivant. Des criminels symboliques. Jubela, Jubelo et Jubelum !
Interpellation
Entré au gouvernement le 3 mars 2007, Emile Ouosso, porté par une fraternelle de l’orient de Dakar (Sénégal) aux fins d’apporter sa contribution à l’illumination du Congo, malheureusement s’engageait déjà dans une proposition analogue à celle de E2C-SENELEC qui bradait les richesses congolaises.
C’est en plein conseil des ministres, que trois membres de l’équipe gouvernementale ont bataillé contre la volonté du Président Denis Sassou Nguesso et du ministre Émile Ouosso jusqu’à les contraindre à surseoir aux accords envisagés entre le Congo et CMKC à propos du projet des voies ferrées. Le Congo Malaysia Korea Consortium Group (CKMC) dont Paul Obambi était déjà la figure des intérêts du clan au pouvoir, proposait trois milliards de dollars (18000 milliards de FCFA) pour la construction de 1500 km de lignes ferroviaires et la restructuration des 512 km de lignes ferroviaires CFCO existantes au Congo dans le cadre d’un programme de Construction-Exploitation-Transfert (Build-Operate-Transfer – BOT).
La construction de la ligne de 1500 km était censée relier Pointe Noire à Ouesso, via Mindouli Brazzaville, Zanaga et Djambala. Sur le long du tracé, le consortium s’était vu octroyer en contrepartie illimitée l’exploitation du bois, des minerais, des cimenteries, des ressources diverses pour compenser leurs apports d’investissements financiers et techniques. Une spoliation sans limites car le tracé auparavant étudié par tomodensitométrie spatiale satellitaire révélait des gisements colossaux de métaux rares et minerais précieux d’une valeur incommensurable. Bref, un prélude à un pillage en règle et illimité des ressources d’État.
E2C-SENELEC n’est donc pas un premier acte, mais plutôt la énième réitération de tentatives de spoliation et subrogation des ressources de l’État congolais conduite sous les auspices d’ Emile Ouosso, aux fins d’établir une hégémonie séculaire (100 ans) sur la gouvernance politique, économique et sociale du Congo. Cette démarche sur le plan exotérique se double de travaux occultes extrêmement puissants sur le plan ésotérique aux fins d’arriver à cette suprématie. Les Chrétiens doivent comprendre qu’ils ont à combattre spirituellement pour leur environnement. (Nous y reviendrons). ACM, doit suspendre ce projet pour atténuer les passions.
ll importe que ACM, Isidore Mvouba et Pierre Ngolo se souviennent qu’il y a un temps pour tout dans ce monde. C’est la loi des choses et des principes. Certes Émile Ouosso a tenu deux réunions avec les syndicats et les agents de E2C, le 7 et le 11 février mais au vu de plusieurs manquements cités plus haut, mais le peuple est dubitatif.
Ghys Fortune BEMBA DOMBE
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