La faute politique du ministre Denis Christel Sassou Nguesso

L’ostentation du mariage princier à Dubaï du ministre Denis Christel Sassou Nguesso apparaît comme une indécence flagrante dans un Congo-Brazzaville marqué par la mauvaise gouvernance et la misère. Ceci soulève des questions importantes concernant l’éthique politique et la gestion des affaires publiques au Congo-Brazzaville.

Alors que de nombreux Congolais vivent dans des conditions précaires et que le pays est confronté à des problèmes majeurs comme les salaires impayés, le manque d’infrastructures routiers et de santé adéquates, des figures dirigeantes s’offrent des célébrations somptueuses à l’étranger, suscitant l’incompréhension et l’indignation. Cette fuite en avant, loin des réalités nationales, soulève des interrogations légitimes sur la provenance des fonds engagés ainsi que sur les priorités de ces responsables politiques.

L’indécence a atteint son summum dans le Congo-Brazzaville de Marien Ngouabi, tant il est vrai que l’argent ne fait pas le bonheur. Les dignitaires congolais fuient la terre de leurs ancêtres, leur peuple, les gueux, pour aller se marier sous d’autres cieux.

Il eut le couronnement de Bokassa Ier comme empereur de Centrafrique le 4 décembre 1977 à Bangui, capitale de l’Empire centrafricain, nous avons maintenant le mariage princier des milles et une nuit à Dubaï de monsieur Denis Christel Sassou Nguesso, ministre de la Coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé du Congo-Brazzaville depuis le 15 mai 2021.

Nul n’est notre intention de nous immiscer à ce qui ressemble au premier abord à une manifestation privée. Mais force est de constater que nous avons affaire à un ministre congolais qui est en outre le fils de notre timonier éclairé monsieur Denis Sassou Nguesso.

À l’heure où tous les signaux de mauvaise gouvernance de notre pays sont au rouge, certains de nos dirigeants s’autorisent des escapades faramineuses pour aller sceller des unions à l’étranger alors que cela ne porte pas atteinte à la sureté de l’État congolais. De quoi ont-ils peur ?

Il est évident que ne pouvant justifier l’origine douteuse des fonds mis à disposition pour cet événement du gotha congolais, ils se cachent du peuple congolais qui vit dans une misère indescriptible. C’est Stefan Zweig qui écrivait : « On peut tout fuir, sauf sa conscience ».

Le Congo-Brazzaville notre pays, est devenu celui des scandales qui se succèdent à un rythme effréné, que cela est la norme maintenant. Cette célébration coûteuse à l’étranger, dont l’origine des fonds est incertaine, soulève des questions d’éthique et de priorités politiques.

Pendant que le peuple congolais est abandonné, délaissé à son triste sort depuis trop longtemps, ceux qui ont la charge de le guider ne font que s’encanailler à l’extérieur à coup de pétro-CFA. Le pays de nos ancêtres est devenu un casino où certains viennent pour jouer leur mise et repartir toujours gagnant, quand d’autres ne sont pas payés à l’instar des agents de la mairie de Nkayi qui sont à 70 mois de salaires impayés, soit plus de 5 ans. C’est l’enfer sur terre.

Ce manque de considération vis-à-vis de son peuple, et même de ses « traditions », nous montre à quel point les dirigeants congolais actuels sont déconnectés de la réalité, vivant dans une bulle qui comme toutes les autres finira par éclater. Ainsi, le retour à la réalité sera brutal. Ce décalage entre le faste de l’événement et les difficultés du pays illustre une déconnexion préoccupante.

Ministre de la Coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé du Congo-Brazzaville depuis le 15 mai 2021, monsieur Denis Christel  Sassou Nguesso n’a brillé que dans les signatures des accords avec le Rwanda, notamment celui de la Défense, et des mémorandums d’entente (MoU) sans traduction significative en matière de création d’emplois pour le peuple congolais. L’opacité entourant le financement de cet événement renforce le sentiment de mauvaise gouvernance.

Nous comprenons tous maintenant qu’il fut nommé ministre pour réaliser la plus grande œuvre de sa vie c’est-à-dire son mariage à Dubaï. Qu’il n’oublie pas que nous avons le Congo-Brazzaville en partage. En cela, dans ces périodes si difficiles que traversent notre pays, la priorité devrait être à la sobriété et à l’utilisation judicieuse des ressources publiques pour le bien-être de tous. Quand le privé prend le dessus sur le public ou s’y confond avec ce dernier, nous sommes dans un conflit d’intérêts indigne d’un homme politique.

Quoi qu’il en soit, en tant que compatriotes nous transmettons tous nos vœux de bonheur à monsieur Denis Christel Sassou Nguesso et à son épouse. Les incessants pleurs dans les morgues du Congo-Brazzaville dus aux décès de nos mamans, sœurs et filles qui accouchent dans des conditions moyenâgeuses, des prématurés privés de soins, des enfants à cause des maladies diarrhéiques dus au manque d’eau potable, d’adultes par AVC, HTA, diabète, insuffisance rénale chronique par manque de prise en charge adéquate, etc., vous ferons réfléchir que l’argent du pays doit être utilisé à bon escient, car le bonheur que nous vous souhaitons ne vaut que lorsqu’il est partagé par tous.

Il est crucial de rappeler que les ressources du Congo-Brazzaville appartiennent à tous et doivent être utilisées avec responsabilité et au service de la population.

Gageons que si monsieur Denis Christel Sassou Nguesso est élu Président de la République du Congo, qu’il n’ira pas prêter serment à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), avec le parlement du Congo-Brazzaville réuni !

Être responsable c’est rendre des comptes, d’où notre modeste interpellation en tant que vigie de la République.

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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