Congo-FMI : extrapolation de langage et dribble des Sicaires en pleine crise systémique

Le pouvoir de Brazzaville en fait-il trop dans la honte avec l’approbation de la sixième revue de la facilité élargie (FEC) des crédits ce 12 mars 2025 ?

Le Conseil d’administration du FMI a conclu la sixième revue de l’accord au titre de la FEC et a approuvé un décaissement de 43 millions de dollars en faveur du Congo. Au 13 mars 2025, le taux de change est de 1 dollar américain (USD) pour 603,194 (XAF). Ainsi, 43 000 000 USD = 25 937 342 000 XAF. Soit 2 milliards de moins que la seule totalité des frais de souveraineté encaissés par le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso depuis 2021 et qui équivalent à 600 millions XAF par mois. Cherchez l’erreur !

Cette revue est une vraie broutille devant laquelle certains agents du trésor public endettant quotidiennement la République sont morts de rires. Juste de quoi vivre un petit mois pour Armel Sylvère Dongou !

Après avoir couverts Yayha Moussa, ancien représentant du FMI devenu Co-administrateur de Petro Congo SA avec Denis Chrystel Sassou Nguesso ; spolié la dette de Serge Berrebi et dissimulé un différentiel de 1000 milliards de dette cachée du Congo en 2010, le FMI démontre à ceux qui refusaient de le comprendre qu’il n’est qu’un outil de suprématie occidentale. Un véritable « machin » qui freine le développement et aggrave la pauvreté dans des pays en développement comme le confirme, le prix Nobel d’économie, Joseph Stieglitz dans son livre « La Grande Desillusion « . En effet, en juin 2018 déjà, le Rapport sur la gouvernance et la corruption république du Congo rédigé par la Banque Mondiale en Consultation avec les Services du FMl énumérait les points de faillite institutionnelle concernant : l’État de droit (p.9) ; la Gestion des Finances Publiques (p.13) ; la Surveillance du Secteur financier (p. 22) ; le Climat des affaires (p.23) ; la lutte contre le blanchiment de capitaux (p.25) et la lutte contre la corruption (p.27). Ces points ont été intégralement repris dans les feuilles de route fixées à Calixte Nganongo et Roger Rigobert Andely. Soulignons que les audits des 4 entreprises sélectionnées par le Congo lui-même pour être cotées à la BVMAC étaient inscrits dans le rapport d’évaluation de la gouvernance des entreprises du portefeuille public rendu par la banque mondiale en mai 2018. Il s’agissait de : SNE (tiens, tiens !?), SNDE, CFCO et CONGO TELECOM. Seul Congo Telecom a été auditée à l’arrivée de Yves Castanou.

Actuellement, tous les projets du portefeuille Banque Mondiale sont à l’arrêt depuis octobre 2024 faute de fonds de contrepartie disponibles. Idem pour la Banque Africaine de Développement dont les travaux du Data Center financé par elle et situé à l’emplacement de l’ex-UAPT sont aussi concerné. C’est ubuesque !

Le jargon utilisé par le FMI étale pourtant la vérité !

Le communiqué du FMI souligne que la performance du programme a été mitigée lors de cette dernière revue. En clair, il y a eu Non-respect des critères quantitatifs de fin juin 2024 et Non-respect de certaines exigences continues (Service de la dette extérieure ; Nouvelle dette extérieure non concessionnelle ; Dette nouvellement contractée garantie par des ressources naturelles). De même, les réformes structurelles ont complètement échoué : Échec de la mise en œuvre complète du SIGFIP (Système d’Information de Gestion des Finances Publiques) ; Échec de la mise en œuvre des dépenses de protection sociale face à l’augmentation du prix des carburants et Échec de la réforme de la TVA sur les hydrocarbures !

Sur la politique budgétaire qui vise à réduire les vulnérabilités et à assurer la viabilité de la dette, on note une tension de liquidité persistante qui a conduit à une tentative ratée de reprofilage de la dette intérieure pour allonger les maturités des obligations du Trésor (le PNOT complètement raté par le sulfureux Président de la banque d’affaires Algest Consulting, Ibrahim Magassa). Tout ceci a entrainé certes une réduction du déficit fiscal en 2024, mais contre une sous-exécution de la masse salariale (salaires impayés), des investissements (différés) et des dépenses sociales (annulées). Bref, un pays à l’agonie !

Les perspectives à l’horizon 2026 soulignées dans le communiqué sont tout autant sombres : la reprise économique sera modérée, sinon faible avec une croissance limitée entre 3,4 et 3,8 %. Et l’inflation, après avoir baissé, devrait remonter à près de 4% en 2025. La cerise sur ce gâteau explosif est l’érosion de l’excédent du compte courant : Il devrait progressivement se transformer en déficit, sous les effets conjugués de la baisse prévue des prix du pétrole (déjà engagée par l’OPEP+) et l’augmentation des importations du fait de la énième tentative de diversification économique. En définitive, le Congo n’a pas besoin du FMI, mais des dirigeants patriotes qui aiment leur peuple, des cerveaux gris qui devraient être placés à la place qu’il faut. Le bel exemple vient de nous être donné par 4 banques (BSCA Bank, BCI, BGFI Eco-Banque), qui ont mobilisés la bagatelle de 150 milliards XAF pour moderniser le Môle Est du Port Autonome de Pointe-Noire sans passer par le FMI.

Ghys Fortuné BEMBA DOMBE

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