Les prisonniers Mokoko, Okombi Salissa, Dabira et Ghys Fortuné Dombe-Bemba, interdits d’aller se faire soigner

Selon nos sources, le général Norbert Dabira, récemment condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme à la maison d’arrêt de Brazzaville par la Cour criminelle de cette ville, souffre d’une hernie discale lombaire aiguë (qui a récidivé après une opération chirurgicale subie à l’hôpital des armées de Paris en France), d’une tachycardie et d’un rhume chronique, pour ne citer que ces maladies.

Jeudi 31 mai 2018, tout était fin prêt pour qu’il se rende dans un hôpital de Brazzaville ou d’ailleurs pour recevoir des soins appropriés et y passer l’examen d’imagerie (IRM) rachidien lombaire. Mais, contre toute attente, le ministre de la Justice, Aimé Ange Wilfrid Bininga, s’y est opposé, se rangeant ainsi du côté de ceux qui pensent que le laisser partir serait une forme de libération.

Signalons, en passant que, malgré le nombre de décès qui surviennent chaque mois à la maison d’arrêt de Brazzaville, les permissions pour des soins externes sont très difficiles à obtenir. La preuve : le journaliste détenu, Ghys Fortuné Dombe-Bemba, qui souffre d’une tachycardie, de maux de yeux, de maladies neurologiques, des pathologies du sang et autres, n’est toujours pas autorisé à aller se faire traiter. Le docteur Ondongo Ngatsé Claver, médecin-chef de l’infirmerie de la maison d’arrêt de Brazzaville, se contente de le « bombarder » d’ordonnances médicales, où il n’y a que de calmants ! Aux dernières nouvelles, ce médecin-traitant a décidé de la réhydratation en urgence du prisonnier journaliste Ghys Fortuné Dombe-Bemba. Une façon d’éviter le pire, comme il l’avait fait en février 2018.

D’après une source proche d’une chancellerie accréditée à Brazzaville, les permissions des 4 détenues « très sensibles » de la maison d’arrêt (à savoir : André Okombi-Salissa, Jean-Marie Michel Mokoko, Norbert Dabira et Ghys Fortuné Dombe-Bemba) font toujours l’objet de plusieurs visas occultes, d’autant que l’opinion internationale en fait les choux gras.

Continuer à garder des prisonniers « sensibles » ou pas, sans soins appropriés, n’est-il pas synonyme de les condamner à mort ? En effet, c’est le même sort qui pourrait arriver au détenu Jean Ngouabi Akondjot et à sa compatriote Sara Gakosso qui n’arrivent pas à quitter la maison d’arrêt de Brazzaville pour aller se faire soigner, alors qu’ils ne sont pas des détenus « sensibles ».

Issaac Moulemvo-Yoka