
Les chiffres de l’ACPCE sont là, accessibles, vérifiables. Ils témoignent d’une réalité : les PME congolaises avancent. Alors que le débat public est trop souvent parasité par la polémique et les procès d’intention, les chiffres, eux, continuent de parler avec calme et précision.
Et les données officielles publiées par l’Agence congolaise pour la création des entreprises (ACPCE) au titre du troisième trimestre 2025 dressent un constat clair : le tissu des petites et moyennes entreprises congolaises est en mouvement.
Une dynamique entrepreneuriale en progression
Au troisième trimestre 2025, 1 329 entreprises ont été formalisées, soit une hausse de 4,9 % par rapport au trimestre précédent et de 15 % par rapport à la même période en 2024. Cette progression n’est pas anodine. Elle traduit une amélioration du climat administratif, une plus grande attractivité des dispositifs d’accompagnement et une confiance renouvelée des porteurs de projets dans l’économie nationale. Cette dynamique trimestrielle s’inscrit en réalité dans un mouvement bien plus large.
Depuis le début de l’année 2025, ce sont 5 590 entreprises qui ont été créées sur l’ensemble du territoire national. A titre de comparaison, au début de la décennie 2020, le Congo ne comptabilisait guère plus de 1 000 créations d’entreprises par an. En quelques années seulement, le rythme de création a donc été multiplié par cinq, signal clair d’un changement profond.
Cette évolution ne relève pas d’un simple effet conjoncturel. Elle traduit une transformation progressive de l’écosystème entrepreneurial : amélioration des dispositifs d’accompagnement, simplification des démarches de formalisation, regain de confiance des porteurs de projets et montée en puissance d’une culture entrepreneuriale, notamment chez les jeunes et les femmes.
Des PME qui créent de l’emploi réel
Derrière ces créations, il y a une réalité sociale tangible : 2 714 emplois directs prévisionnels, dont 88,2 % destinés aux congolais. Dans un contexte marqué par la pression sur le marché du travail, ces chiffres rappellent une évidence souvent oubliée : ce sont les PME, et non les grands projets isolés, qui constituent le premier gisement d’emplois durables.
Jeunes et femmes au cœur de la dynamique
Autre enseignement majeur : le profil des promoteurs évolue. Près de 48,9 % des créateurs d’entreprises ont entre 18 et 35 ans, confirmant l’irruption d’une jeunesse entreprenante dans l’économie formelle. Par ailleurs, 25,8 % des entreprises créées sont portées par des femmes, un indicateur significatif d’inclusion économique progressive, même s’il appelle encore à être consolidé.
Une économie qui se structure par le bas
Les Très Petites Entreprises représentent 87,4 % des créations, une configuration classique dans les économies en diversification. Mais derrière cette dominance se dessine une structuration progressive : diversification sectorielle, montée en gamme de certaines activités, et ancrage territorial fort à Brazzaville et Pointe-Noire, sans exclure les départements de l’intérieur.
Quand l’action publique produit des résultats
Cette dynamique n’est pas le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans la continuité des réformes engagées par le ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat, visant à simplifier les procédures, renforcer l’accompagnement, améliorer l’accès aux dispositifs de financement et encourager la formalisation.
Sans discours excessif ni effets d’annonce, la « méthode Mikolo » commence à produire des résultats mesurables.
Et lorsque les indicateurs avancent, le bruit recule. Tout bien considéré, il importe de laisser parler les faits. Dans un contexte où la rumeur cherche parfois à occuper l’espace public, les données officielles rappellent une vérité simple : l’économie ne se gouverne pas à coups d’invectives, mais par des politiques cohérentes et suivies dans le temps.
En toute objectivité, comme le témoignent les chiffres de l’ACPCE, les PME congolaises avancent. Et avec elles, c’est une autre image de l’action publique qui se dessine – plus sobre, plus rigoureuse, plus efficace.
Dieuveil Makaya Makosso
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1 thought on “Du bruit aux faits : les PME congolaises confirment leur dynamisme”