Complaisance
Partout, au Congo-Brazzaville, dans les administrations publiques, retentit et remonte la même antienne : le triumvirat Sassou-Makosso-Yoka ne lutte pas assez ou pas du tout contre les malversations financières.
Le laxisme de Denis Sassou Nguesso envers les délinquants en cols blancs déteint sur Christian Yoka, le nouveau Ministre des Finances et du budget, successeur de Jean-Baptiste Ondaye qui formait un tandem avec Lauric Ngouémbé, le deus ex machina. A l’instar de Denis Sassou Nguesso qui a déploré la dilapidation de 6 milliards de francs CFA destinés au paiement des bourses des étudiants sans enquêtes ni poursuites judiciaires, de la même manière Christian Yoka dont on espérait qu’il insuffle aux régies financières vivacité et efficacité constate les détournements des fonds à la douane de Pointe-Noire sans diligenter une enquête administrative et judiciaire.
Les vols par milliers des deniers publics sont constatés par dizaine voire par centaine, les sanctions ne sont pas prononcés. Ludovic Itoua, Guénolé Mbongo Koumou, Paul Malié et Hilarion Ibovi Oléssongo se la coulent douce. Dans les régies financières envahies par les originaires de la Cuvette, les conseils de discipline sont aux abonnés absents. Christian Yoka caresse les douaniers véreux dans le sens du poil.
Paroles, paroles
Lorsqu’il s’agit de prendre les sanctions, la main de Christian Yoka tremble. Résultat : c’est « open bar ». Les malversations financières n’ont pas pris de quartier. Tout baigne comme avant. L’effet Yoka dans la lutte contre les détournements des fonds publics se fait attendre.
Christian Yoka a justifié ces descentes, notamment à la direction générale de la douane, par des échanges de routine sur les problématiques auxquelles font face cette structure concernant les rétrocessions et rémunération pour la motivation du personnel. Car, a-t-il indiqué les douanes en tant que poumon économique constituent un enjeu important au terme de mobilisation des ressources financières dont à besoin le pays (Les dépêches de Brazzaville adiac.com, 7 juillet 2025).
Impunité
Jacques Chirac nous avait enseigné. Un chef doit « cheffer ». L’heure est au maniement du bâton et non à la carotte. Les populations du Congo-Brazzaville attendent de Christian Yoka qu’il tape du poing sur la table, renverse la table et qu’il donne un coup de pied dans la fourmilière.
Des chiens et des chats
Il y a belle lurette que la « guignolisation » de la scène politique du Congo-Brazzaville n’est plus une vue de l’esprit. Elle est devenue une réalité de la vie quotidienne. Sur la lutte contre la corruption, les détournements des fonds, les malversations financières, au Congo-Brazzaville, la parole de l’exécutif est pauvre, vaseuse, contradictoire et trompeuse. Les rodomontades de Christian Yoka et les élucubrations du patron de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC), Emmanuel Ollita Ondongo qui avance à pas de loup, à la vitesse de l’escargot et qui n’a produit aucun rapport depuis sa nomination, participent de cette logique de théâtralisation ? Les caisses du Trésor Public dirigé par Albert Ngondo peinent à se renflouer. Christian Yoka qui peine à s’atteler à sa tâche, semble le digne continuateur de feu son père Aimé Emmanuel Yoka. Les chats ne font pas des chiens.
Benjamin BILOMBOT BITADYS
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