La révolte des peuples et l’impératif de « Révolution dans la non-violence »

 

Convergence des luttes, coagulation des angoisses, addition des colères, juxtaposition puis conjugaison des revendications…

Depuis la nuit des temps, les  cris de la jeunesse ont toujours porté ceux du peuple pour briser les miroirs menteurs. La chape de plomb, éculée par les lourdeurs du népotisme et du despotisme, a toujours volé  en éclat  et fait place à une vague   d’espoir sur laquelle ont pu naître  des alternatives plus viables. Ce n’était pas un jeu d’enfants lorsqu’il ya à peu près dix ans,  les jeunes Maghrébins désespérés s’immolaient, couverts d’essence, ou se révoltaient à coups de fronde. Leur avenir  était  à ce prix. Le prix d’un « printemps » dont les conséquences actuelles, bonnes et mauvaises, sont à comprendre autant que les causes partout ailleurs en Afrique où règnent encore les dictatures. Tout particulièrement au Congo, toutes proportions gardées.

En ce mois de janvier 2020, nous nous rappelons qu’au tout début de la décennie passée, en 2011,  et ce depuis la si proche Tunisie républicaine, s’est  érigé un mouvement massif, quasi insurrectionnel, traduisant  l’exaspération de la population. Cette révolte s’est étendue à l’Egypte et au Moyen-Orient, a traversé la Méditerranée et s’est propagée en Europe du Sud, en Espagne, au Portugal, en Grèce. Elle a trouvé un nouveau souffle en traversant l’Atlantique à travers les « occupy » Wall Street, London, Montréal. Elle  a pris des formes plus larges dans de nombreux pays du monde, au Chili, au Canada, au Sénégal, en Croatie, autour de la faillite des systèmes d’éducation et de la généralisation de l’endettement de la jeunesse.

Aujourd’hui, ces mouvements  rebondissent  à partir des mobilisations en Inde, en Turquie, au Brésil, au Mexique, à Hong Kong…

Le mouvement des «  Gilets Jaunes » qui a mis à mal le gouvernement français l’année dernière, procède de ces mouvements ayant le même soubassement : il s’agit bien de mouvements de contestation de l’ordre dominant. On les retrouve dans les mots d’ordre explicités depuis Tunis et complétés par les autres mouvements. Il s’agit d’abord du refus de la misère sociale et des inégalités, du respect des libertés, de la dignité, du rejet des formes de domination, de la liaison entre urgence écologique et urgence sociale. D’un mouvement à l’autre, il y a eu des affinements sur la dénonciation de la corruption, sur la revendication d’une « démocratie réelle »,  sur les contraintes écologiques, l’accaparement des terres et le contrôle des matières premières.

Convergence des luttes, coagulation des angoisses, addition des colères, juxtaposition puis conjugaison des revendications. Bref, un peu partout les peuples réclament bruyamment du pain, de l’eau et à s’employer. Bien plus, ils revendiquent la liberté. Celle d’aller et de venir à leurs guises, de manger à leur faim, de critiquer, d’orienter et de peser dans la gestion de leurs cités. De se choisir librement et démocratiquement leurs dirigeants, de renouveler leur personnel politique, de leur faire rendre gorge en cas de manquements graves, de les adouber s’ils sont à la hauteur. Ils postulent  à la liberté de participer en hommes émancipés, instruits et actifs à l’animation pleine et entière de leurs Etats, de leurs Nations. De contrôler leurs gouvernements et leurs gouvernants. Bref, la liberté de participer en citoyens libres et conscients.

Les vents de démocratisation en Afrique, notamment dans sa partie « Françafricaine» que le discours de La Baule de 1991 avait « boosté », avaient certes, diminué d’intensité ces dernières années. Voire, ils s’étaient quelque peu estompés. Avec les résultats plus que mitigés des conférences nationales et le retour au pouvoir conséquemment des  dictateurs ici ou là « par les urnes » dans des pays où la révolte populaire les avait chassés, de nouveaux enjeux sont apparus. Les « démocratures » veulent se perpétuer avec des dictateurs désireux de passer le témoin à leur propre progéniture. On pourrait croire arrivé le temps de la dévolution monarchique ou de la succession dynastique avec l’ère des fanfaronnades des fils des « présidents ».

En réalité, arrive plutôt le temps où la démocratie reprend ses droits. Et un vent de révolte populaire souffle de plus en plus fortement. Il va se répandre sur tout le continent. Des mouvements  ont de nouveau fait florès récemment : Soudan, Algérie. Et cela va continuer. C’est le temps de la « Révolution dans la non-violence ».

Qu’importe le défaitisme nombriliste et scrogneugneu qui semble avoir pris le contrôle des esprits de certains acteurs de notre jeunesse. Qu’importe si certains croient que chaque  individu doit s’occuper désormais de tirer son épingle du jeu dans la corruption institutionnalisée au Congo, par exemple. La révolte  d’un peuple n’annonce jamais de date. Surtout celle du peuple qui souffre du fait des inégalités criantes dans la répartition d’une richesse dont s’accapare une oligarchie tribaliste. Une irrésistible onde de choc viendra fissurer la tour d’ivoire de l’ « Oyocratie ».

L’époque est nouvelle. Le temps est venu pour un  véritable changement de paradigme.  Le mouvement populaire est parti de l’Afrique du Nord. Il gagnera l’Afrique centrale.

Nous sommes dans la  phase crépusculaire des dictatures sous la poussée des lames de fond de peuples assoiffés de pain, de liberté et d’épanouissement.

Djess dia Moungouansi

Porte-parole, chargé de la stratégie de communication des « ASSISES ».

Editorial du Billet 004 des « ASSISES »

Lire le Billet 004 de janvier 2020  à travers le lien ci-dessous :

BILLET 004 JANV_20

https://www.dropbox.com/s/gfx07ijnmslbdph/LE%20BILLET%20_004_JANVIER_2020.pdf?dl=0

7 thoughts on “La révolte des peuples et l’impératif de « Révolution dans la non-violence »

  1. Une révolte des nouvelles idées façonnant les institutions adaptées aux attentes immédiates du nouveau CONGO.Notre réveil doit être le nouveau départ pour penser par soi même ,pour soi .
    Notre pays doit obligatoirement être notre objet de pensée pour penser des institutions qui horizontalisent la décision publique.Nul besoin d’un divin transcendant (président ) pour donner une orientation économique et politique à notre pays ..
    Revoir la forme d’Etat et le modèle économique sont les priorités nationales ,car du bon usage de notre raison dépendra l’avenir rayonnant de notre CONGO .

  2. Macron reconnait enfin que la francafrique est une dictature, Denis Sassou Nguesso est un dictateur…
    Emmanuel Macron : «Essayez la dictature et vous verrez !»
    Coup de gueule.
    «Aujourd’hui s’est installée dans notre société – et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables -, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée», accuse le président Macron dans un entretien que doit diffuser Radio J vendredi matin et que l’AFP a pu écouter. Dans cet entretien enregistré dans l’avion le ramenant d’Israël jeudi soir, il lance également avec véhémence : «Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre.»

    Selon le chef d’Etat, «tous ceux qui aujourd’hui dans notre démocratie, se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd’hui et pour demain, de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre République.» Questionné sur la violence, le présent a jugé que «celles et ceux qui portent cette violence, celles et ceux qui, avec cynisme quelquefois, l’encouragent, celles et ceux qui taisent tout reproche qu’il faut avoir, oublient une chose très simple: nous sommes une démocratie.» https://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-essayez-la-dictature-et-vous-verrez_108203/

  3. ghys f dombe mbemba, il avait ete dit de lui qu il etait d'une sante fragile.cetait faux puisqu il continue a denigrer le gvt congolais dit :

    1. Qu’importe le défaitisme nombriliste et scrogneugneu …. votre niveau en francais est trop eleve par rapport au niveau actuel du congolais que ni parle presque plus francais. le congolais dauijourdhui ne parle plus que lari lingala munukutuba et deverse un torrent de fautes en francais.donc scrogneuegneu… cest ca cela me fait penser a un chef detat que le congo avait eu qui avait qualifie de « trouffions » sa propre armee. puisque juridiquement il etait commandant supreme des facs soit nul netait au dessu de lui.

    le congolais daujourdhui est devenu si idiot que le dg du chu le canadien christian villard a envoye dehors cinquante collaborateurs du chu tous des analphabetes.quel est ce chu au monde ou les gens ne parlent que lingala le matin lingala a midi et lingala le soir et c’est ce meme groupe qui recoit des visites quotidiennes de l’oms de l’unicef du pnud du hcr…. non messieurs du chu vous aviez eu tort de ne communiquer qu en lingala.

    le personnel est desormais evalue.si vous commettez trop de fautes en francais tant a l’ecrit qu a l’oral eh ben on ne pourra que vous mettre dehors.et c’est legal. recemment une banque francaise a mis dehors des agents qui ne parlaient pas du bon francais trop de lingala.la drh de cette banque a purement et simplement envoye dehors ces congolais. votre scrogneugneu nul ne vous comprendra.

    2. Il gagnera l’Afrique centrale.

    vous faites reference a la zone cemac ou a la zone ceeac

    IL FALLAIT CONVOQUER LE CORPS ELECTORAL EN JUILLET 1997 ET B KOLELAS NAURAIT PAS DU DEMISSIONNER DE SON POSTE DE MAIRE CENTRAL DE LA VILLE DE BRAZZAVILLE AU PROFIT DUN AUTRE LARI. COMME TOUJOURS.BRAZZAVILLE NEST PAS UNE VILLE LARI.

    OUI LE VENT DONT VOUS REVEZ AVAIT DEJA SOUFFLE A BRAZZAVILLE ET CE LARI AVAIT ETE REMPLACE PAR LE GENERAL BENOIT MOUNDELE NGOLLO

  4. ghys f dombe mbemba, il avait ete dit de lui qu il etait d'une sante fragile.cetait faux puisqu il continue a denigrer le gvt congolais dit :

    tout comme nul n’avait compris le qualificatif de « trouffion » attribue au facs par le commandant supreme des memes facs.

    Nous sommes dans la phase crépusculaire des dictatures sous la poussée des lames de fond de peuples assoiffés de pain, de liberté et d’épanouissement.

    IL YA DU PAIN AU CONGO DES CROISSANTS AU BEURRE …..NUL NEST ASSOIFFE DE PAIN AU CONGO

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