L’opposition congolaise en errance, sans boussole, avance à hue et à dia pour une élection présidentielle de 2026 perdue d’avance.
Face aux défis en Afrique de l’Ouest, la France cherche à préserver ses intérêts au Congo-Brazzaville, un pays dont la production pétrolière (notamment au terminal pétrolier de Djéno) reste opaque pour les citoyens, alors que la misère y est omniprésente et le pays en souffrance.
Au sein de la diaspora congolaise, en particulier en France, des initiatives sont perçues comme des « chevaux de Troie », visant à légitimer l’image d’une démocratie au Congo-Brazzaville, pourtant une dictature avérée.
Les pourfendeurs de l’opposition congolaise en France, les nègres et les négresses de maison, ces peaux noires, masque blanc, qui hier ne juraient que par la France, se mettent à vouloir organiser les primaires de l’opposition congolaise en France. Pour quel but et au service de qui ?
La présidentielle, concept emprunté au modèle français, est censée être un lien entre un homme et son peuple. Or, l’histoire récente du Congo-Brazzaville est marquée par la répression, socle de la politique dans notre pays depuis son indépendance, illustrée par l’emprisonnement du Général Jean-Marie Michel Mokoko et le destin tragique de Guy-Brice Parfait Kolélas.
La cohérence de la pensée et de l’action est un élément essentiel du discours politique. Il eut certains qui critiquaient à juste titre ou à tort le régime dictatorial du Congo-Brazzaville. Par des liens du mariage ou à la suite d’événements douloureux de la vie, ils firent allégeance au pouvoir du Congo-Brazzaville afin de rentrer au pays pour donner libre cours à leurs désirs personnels, quand le peuple qu’ils étaient censés soutenir est resté dans le même état. Ils ont privilégié leurs intérêts privés sur l’intérêt général, hélas.
La Jeanne d’Arc du Pool à la science infuse, et le Che Guevara de la petite semaine entouré d’un châle messianique se mettent ensemble en vue d’organiser les primaires de l’opposition. Des individus aux parcours variés et aux convictions fluctuantes s’unissent pour organiser des primaires dans un scrutin dont le résultat est joué d’avance. Ces volte-face déroutent les citoyens congolais qui observent la perte de repères de ces âmes en peine sans ligne politique claire. Ils se font des amabilités pour mieux se confondre dans le néant de leur pensée politique.
Le peuple congolais n’est pas dupe de ces manœuvres infantiles qui ne servent pas sa cause. La dignité et le respect du peuple sont les seules valeurs revendiquées.
Le départ du pouvoir de la famille Duvalier d’Haïti avec ses tontons macoutes n’est pas survenu après des primaires de l’opposition, mais grâce à un soulèvement populaire. Le souverain primaire haïtien avait à un moment donné de l’histoire su prendre en charge son destin bien que brisé par ailleurs par des politiciens véreux qui n’avaient pensé qu’à s‘enrichir au lieu de s’atteler avec acuité aux défis auxquels se confrontait la société haïtienne.
Il ne saurait en être autrement du départ de la famille Sassou Nguesso qui a pris le pouvoir par les armes le 05 juin 1997, en massacrant 400 000 congolais soit un dixième de la population. En ce 05 juin 2025, les douleurs sont encore vives pour le peuple congolais et les plaies non cicatrisées.
Il est prématuré de penser à des élections libres et transparentes au Congo-Brazzaville. Certains leaders actuels jouissent d’une sympathie des élites, mais manquent du soutien, de l’adhésion populaire nécessaire pour renverser une dictature.
Il n’est pas nécessaire de s’agenouiller devant le peuple meurtri, comme le fut le lavement des mains au sortir de la Conférence nationale souveraine. L’histoire a montré que celui qui « assuma » ses errements revint par la fenêtre pour tuer dans l’œuf notre démocratie naissante pour son propre gain. Les trahisons passées devraient servir de leçons.
Fidèles à nos convictions, et pour ne pas baigner dans l’euphorie ambiante malsaine, nous réitérons nos propositions pour l’avenir du Congo-Brazzaville à savoir :
- un dialogue national inclusif devant conduire à une gouvernance saine et à un pays rassemblé,
- la libération de tous les prisonniers politiques,
- le retour de tous les exilés politiques,
- la restauration des libertés fondamentales.
- Il ne faut pas donner l’impression que le Congo-Brazzaville est une démocratie sous la direction d’un général d’armée qui a un pouvoir absolu d’un empereur.
Comme l’a dit Arthur Schopenhauer : « La difficulté n’est pas de voir ce que personne n’a jamais vu, mais de penser comme personne n’a jamais pensé au sujet de quelque chose que tous voient ». Un dictateur n’organise pas d’élections pour les perdre. Il doit être chassé pour initier un nouveau cycle vertueux de cohésion et de concorde nationale.
Bien que certains puissent ne pas le considérer comme un programme politique, ce serait le début d’une nouvelle ère porteuse d’espoir pour le peuple congolais. Les démocrates congolais, les « derniers des Mohicans », persévéreront dans leur vocation pour un Congo-Brazzaville apaisé, réconcilié et fraternel.
Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA
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