Mabélé
Ces propos qui sonnent comme une reculade sont de Thierry Moungala, porte-parole du gouvernement du Congo-Brazzaville. C’est une victoire qui en appelle d’autres : l’organisation d’élections régulières, libres et transparentes en 2026.
Les populations du Congo-Brazzaville étaient vent debout contre la cession des terres arables au Rwanda par le gouvernement de Brazzaville qui semblait ignorer que ce qui est légal n’est pas toujours légitime. Et ce qui est possible juridiquement peut être inacceptable politiquement.
Clément Miérassa, la tête de pont de la contestation, qui a cogné comme un sourd sur l’exécutif, peut sabrer le champagne. Anatole Collinet Makosso, Christel Sassou Nguesso et Thierry Moungala qui s’étaient répandus dans la presse en explications pour vanter les avantages de l’accord, la queue entre les jambes, sont renvoyés à leurs chères études. Monseigneur Bienvenu Manamika, archevêque de Brazzaville, instrumentalisé par le pouvoir, qui avait tenté de voler au secours de l’administration Sassou avait bien vite été inspiré de se dédire.
Piments
La culture des piments par des agriculteurs du Rwanda au Congo-Brazzaville devra chercher d’autres partenaires financiers. Crystal ventures, le bras armé et financier de Kigali a jeté l’éponge. Le gouvernement congolais a décidé de mettre un terme au contrat emphytéotiques de cession des terres aux Rwandais, en raison du non-respect par ces derniers de la clause contractuelle stipulant le démarrage des travaux avant décembre 2024 (Alphonse Ndongo, Sacer info.com, 9 juin 2025) .
Le Congo-Brazzaville avait fixé la date butoir du démarrage des travaux sur les différents sites retenus au 8 décembre 2024. Les investissements promis par Crystal ventures sur les sites de Massangui, Maloukou, la Bouenza et le Pool ne sont jamais arrivés. Officiellement, Brazzaville qualifiait cet accord de contrat de bail emphytéotique d’une durée de 20 ans, octroyé au Rwanda par le biais de son holding Crystal Ventures, le fonds d’investissement du Front Patriotique Rwandais. Ce dernier avait constitué une société de droit congolais sous la forme d’une société par actions simplifiées (SAS).
Problème
Qu’est devenue cette société de droit congolais ? Où sont passés les investissements promis ? Il y a anguille sous roche. Que cachait cet accord ? Le natif d’Edou-Penda, Denis Sassou Nguesso, a-t-il offert des terres au Rwanda dans l’espoir que Paul Kagamé prenne la RD Congo en sandwichs ? Cet accord comporte-t-il un volet militaire ? Pourquoi Brazzaville adopte-t-il un profils bas et une communication à minima ? La dénonciation des accords entre Brazzaville et Kigali intervient au moment où ont lieu des tractations sur les minerais entre Washington et Kinshasa. Est-ce une simple coïncidence ? Les astres sont alignés pour Félix Tshisékédi. Paul Kagamé enfile les revers. Le khalife d’Oyo, Denis Sassou saute sur l’aubaine pour lui tordre le cou. « moro obé » (haineux introverti mbochi )
« Missié mabé » avait chanté, en lingala, Bik’s Bikouta avec l’orchestre national du Congo (1976).
Benjamin BILOMBOT BITADYS
You may also like
-
Congo-Brazzaville : sommes-nous tous devenus des corbeaux ?
-
La France dynamite l’opposition congolaise
-
Visa américain : entre interdiction et incompréhension, la communauté libanaise injustement pointée du doigt au Congo-Brazzaville
-
J’accuse Sassou !
-
Et si le sommet Congo-Italie était le signal fort d’une nouvelle ère de coopération bilatérale…