Bakongo ba bomi Sassou (deuxième partie) : Qui a tué Marien mourra comme Marien

Vague jaune : la sortie négociée de Sassou est-elle encore possible ?

Il y a quelque temps, en observant l’évolution de la situation au Congo depuis le changement de la constitution jusqu’à la crise post-électorale d’avril 2016, nous évoquions le risque de déliquescence du pouvoir qui pouvait aboutir à des éliminations physiques au sommet de l’Etat. Nous soulignions l’absurdité d’en arriver là pour un pouvoir conquis au nom de la restauration de la démocratie.

Roi isolé dans une forteresse assiégée

Tous ceux qui ont accompagné Sassou dans sa reconquête du pouvoir livrent aujourd’hui au pays un pitoyable spectacle de bataille de chiffonniers. Le résultat de cette lutte sans merci est  la disparition physique de certains « héros » de la guerre de juin 1997, et l’emprisonnement pur et simple de nombreux autres. L’impression qui se dégage de cette pièce tragicomique à laquelle on assiste est que monsieur Sassou, affaibli par l’âge et traumatisé par la chute de Mugabe, ne fait plus confiance à son entourage immédiat. Ce dernier, excité par les signes de fin de règne, s’agite autour de la forteresse dans laquelle s’est enfermé Sassou pour sa propre sécurité. Les prétendants à la succession ne cachent plus leurs intentions. Chacun y va de son coup d’Etat.

Le rêve dynastique évanoui ?

Si la succession prend une tournure de plus en plus violente, c’est que le schéma dynastique auquel on voulait nous habituer depuis un certain temps semble avoir du plomb dans l’aile. En effet, depuis les mésaventures parisiennes du « dauphin » non désigné, mais qui s’imposait progressivement malgré la levée de boucliers au sein du PCT, la donne a complètement changé. Le « dauphin » s’étant tiré une balle dans le pied, fait profil bas et semble chercher consolation en convolant fastueusement en noces avec sa nouvelle dulcinée. Les autres prétendants essaient activement d’occuper l’espace devenu libre.

Le syndrome de Marien

A en croire les folles rumeurs qui circulent sur le réseau et dans le pays, certains généraux auraient conçu le « noble » projet de sauver le pouvoir ethnique menacé par l’irresponsabilité du « dauphin » et la « sénilité » de son père. Il serait donc question de perdre un homme au lieu de perdre le pouvoir. Formule qui ressemble étrangement à la rumeur qui avait précédé la mort de Marien. D’où la conclusion qu’on prête aux mauvaises langues : Qui a tué Marien mourra comme Marien.

Bakongos ba bomi Sassou

S’agissant de Marien, la Conférence Nationale Souveraine avait montré que sa mort avait été mise injustement sur le dos des « Bakongos ». Serions-nous de nouveau dans ce scénario macabre où les tombeurs d’un président accuseront lâchement le souffre-douleur de la nation qui est le sud en général et le Pool en particulier ? Combien de Biayenda, de Massambat-Débat, de Kimbouala Nkaya etc… sacrifieront-ils dans la foulée ? Combien d’officiers, et de civils liquideront-ils pour maquiller leur forfait ?

Ils n’ont qu’à s’entretuer, Dieu reconnaîtra les siens

Face à ce carnage programmé, de nombreuses voix (surtout au sud du pays) s’élèvent pour dire : « Laissez-les s’entretuer, cela les affaiblira et on reprendra le pouvoir comme on cueille une mangue mûre. » Cela ressemble étrangement à la rumeur qu’on prête à Brazza-nord qui aurait dit lors de la guerre entre le Pool et les Pays du Niari en 1993-1994 qui affaiblit le pouvoir de Lissouba cueilli comme une mangue en 1997: « Ba bomana bango na bango. » Cela ressemble aussi à cette parole que le chroniqueur cistercien Césaire de Heisterbach attribue au chef de la croisade des Albigeois, Arnaud Amaury : « Massacrez-les, car le Seigneur connaît les siens ». Sauf que la croisade des Albigeois se passe en 1209, alors que nous sommes en 2017 dans un pays « émergent à l’horizon 2025 », pays havre de paix en Afrique Centrale et dans lequel la démocratie est censée avoir été « restaurée » au prix de notre sang.

Et la démocratie dans tout ça ?

Si la démocratie a été effectivement « restaurée » au prix de tant de sacrifices en 1997 ; si la paix si chère au chroniqueur Jean-Paul Pigasse des « Dépêches de Brazzaville » nous tient tous tant à cœur, pourquoi ne pas résoudre toutes ces ambitions « légitimes » et ces contradictions inévitables dans les urnes ?

Vous avez certainement compris que mon interrogation est une farce car au Congo d’aujourd’hui, les urnes sont une comédie grotesque. En effet, on pouvait rire du bruit de bottes dans la ville de Brazzaville, on pouvait se gausser du jeu du chat et de la souris auquel se livrent certains généraux dans la capitale. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un jeu et il y va de la vie réelle des citoyens congolais que les politiciens sacrifient allègrement sur l’autel de leurs ambitions égoïstes.

On aurait pu dire à nos impatients prétendants au trône de respecter la nouvelle constitution, d’attendre que la mort libère le trône, que le président de l’assemblée assume la transition de trois mois et organise des élections libres, transparentes et démocratiques comme le prévoient « notre » nouvelle constitution. Nos généraux démocrates n’auront qu’à poser candidature et battre campagne dans les règles du jeu et de l’art. C’est oublier que nous sommes en face d’un régime que seul le peuple souverain peut vaincre en prenant ses responsabilité pour rétablir une vraie démocratie.

Dialogue inclusif…

D’aucuns ne croient plus aux vertus d’un dialogue inclusif qui réunirait tous les enfants du pays autour d’une même table afin de surmonter nos difficultés et proposer au pays une issue consensuelle à la grave et inédite crise socio-politico-financière qu’il traverse. Ils pensent que seul un coup d’Etat ou une insurrection populaire permettrait de résoudre la crise actuelle. Nous avions un temps proposé la voie du milieu pour offrir une sortie honorable à Sassou. Malheureusement, par son obstination à aller contre le sens de l’histoire, ce dernier a perdu toute légalité en octobre 2015 avant de perdre toute légitimité en mars 2016.

S’il a perdu l’honneur, il peut encore faire montre de courage politique en négociant sa sortie avant la fin de son mandat illégal et illégitime. Il y a certainement pensé et certainement y pense de plus en plus, surtout depuis les mésaventures parisiennes de son fils. Cependant, ayant vécu la disparition de Marien en qualité de ministre de la défense, il doit connaître des détails qui le font hésiter et reculer. En effet, les requins autour de lui connaissent trop bien la recette. L’ivresse du pouvoir et l’angoisse de le perdre poussent ces requins à un comportement totalement irrationnel qui ressemble chaque jour à un suicide collectif programmé. Suicide qui pourrait transformer le Congo en Libye.

Les Nguesso sont-ils encore capables de quitter le pouvoir sans mort d’homme ou bain de sang?

A défaut de dialogue inclusif, il faudra montrer à Sassou qu’une sortie négociée sous la pression et la protection du peuple est encore (momentanément) possible. Sassou est un oiseau dans une cage dont la porte est ouverte. Tout dépend de lui pour en sortir. Mais voyant les requins roder autour de lui, Sassou se croit condamné à mort. D’aucuns estiment qu’il mérite largement cette condamnation. Ceux qui le disent oublient une chose : Le peuple souverain. En effet, nos grands « démocrates » sont incapables d’organiser un référendum afin de demander au peuple ce qu’il pense de la crise actuelle et des moyens d’en sortir. Quant à Sassou, s’il doute du fait que le peuple l’a déjà vomi, mais peut encore lui offrir une sortie négociée, il n’a que le consulter comme Youlou.

La rumeur affirme que Youlou, vomi par le peuple qui lui demandait de démissionner ne croyait pas au rejet dont il était l’object. A la délégation qui était venue lui demander de signer sa démission et qui lui annonçait que la foule à l’extérieur du palais attendait impatiemment cette démission, il exigea de lui accorder l’opportunité d’aller voir si le peuple l’avait effectivement rejeté. S’approchant du balcon, il reçut un coup de pancarte qui le convainquit sur-le-champ. Il rentra et signa sa démission en maudissant le Congo : « Vous serez un jour dirigés par un fou. »

Le référendum populaire ou vague jaune.

Le drapeau congolais n’est pas par hasard un symbole de la circulation routière. Le vert signifie : circulez, rien ne peut vous arriver. Le jaune signifie : attention, danger potentiel. Le rouge signifie : stop, le danger est là. Rapporté à la situation actuelle du Congo,

  • Le vert signifie : Statuquo, c’est-à-dire Sassou président gérant le pays sur la base des élections de mars 2016.
  • Le jaune signifie : Sortie négociée de Sassou et son entourage ; démission avant la fin du mandat en cours.
  • Le rouge signifie : Destitution pure et simple.

La vague jaune :

Les citoyens peuvent exprimer le souhait de voir Sassou négocier sa sortie par le port d’un symbole jaune : un brassard, une casquette, un drapeau, un T-shirt, un pagne etc.

Les partisans du pouvoir pourront s’approprier la couleur verte : maintien de Sassou comme président.

La couleur rouge sera arborée par ceux qui souhaitent le départ sans condition (destitution) de Sassou.

Il va sans dire que notre préférence va entièrement vers la couleur jaune dont nous souhaitons inonder le pays. Si le pays tout entier se couvre de jaune, cela sera le plus puissant message pacifique envoyé à Sassou : Prends ta retraite comme Mugabe ou Dos. Une vague jaune sera un référendum absolument gratuit. Rien n’exclut une vague verte (même si je n’y crois absolument pas) ou une vague rouge (si la situation continue de se dégrader). Au peuple souverain de dire ce qu’il veut.

Le temps de l’action

Peuple congolais, prends ton destin en main et montre à la face du monde que tu es capable de grandes choses de façon pacifique. Fais tienne la couleur jaune pour dire pacifiquement à tous les fossoyeurs de la liberté et de la démocratie : ça suffit !!! Et si le PCT arrive à nous habiller tous en vert, par l’achat des consciences et l’intimidation, s’il arrive à nous rouler dans la farine de notre couardise et de notre cupidité, alors acceptons pacifiquement notre soumission en épargnant des vies humaines innocentes à commencer par celles qui sont inutilement sacrifiées dans le Pool.

Dirigeants de l’opposition, partisans du départ négocié de Sassou. Le pouvoir vous musèle, mais peut-il vous déshabiller si vous vous exprimez par une couleur ? Prenons nos responsabilités. Donnons l’exemple à l’ensemble du peuple. Mobilisons le ban et l’arrière-ban social pour une marée jaune. Fini le temps de l’hypocrisie. Fini le temps de ce que Marien Ngouabi appelait les tortues à double-carapace, les pêcheurs en eau trouble, ceux qui clignotent à gauche tout en virant à droite. Choisissons notre camp au grand jour. Portons notre couleur. Le peuple souverain nous sera infiniment reconnaissant.

Est-il trop tard pour une sortie négociée de Sassou ? Lui seul peut y répondre. Le peuple le lui soufflera bientôt par le jaune, l’orange ou le rouge.

Pascal Malanda

 

9 thoughts on “Bakongo ba bomi Sassou (deuxième partie) : Qui a tué Marien mourra comme Marien

  1. SALUT @MALANDA EH OUI . ON EN A CONNU DES PEURS ,à BRAZZA NORD , ;;;ah oui , on était interloqué , perdu , devant cet appel au meurtre des gens du sud ;;;le criminel court toujours , on l’aurait aperçu à PARIS ;;;;quel pays , post NGOUABI ..J’Y REVIENDRAI ;;;.

  2. Chez moi, on dit qu’on ne peut cacher la nudité à l’eau. Il n’ y a plus têtue que l’histoire mensongère car le vérité finit toujours par arriver au grand jour.

    Koffi a bien chanté  » LOKUTA EYAKAKI NA ASCENCEUR, VERITE NA MAKOLO ». La nuit n’a jamais été éternelle, le jour finit toujours par se lever. Vérité ekoyebana car quelques témoins et les archives existent.
    Bakongo babomi Ngouabi est une dose de banditisme d’état que les criminels qui courent jusqu’à ce jour finiront par payer. Tous ne mourront pas le même jour.

  3. Ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifient aux rites… Le pays fut profané par des meurtres organisés par des officiels. Ils se prostituèrent par leurs actions gouvernementales. La mouvance radicale opprime l’opposition républicaine sous sa machine des crimes organisés. http://congo-objectif2050.over-blog.com/2017/12/paris-bercy_manifestation-des-resistants-congolais-a-la-dictature-de-sassou-et-des-nguessos.html

  4. ah encore un soliloque le pool franchement le dialogue existe deja et il est clairement estampille ACCORD PARLEMENTAIRE URD PCT

    vous pouvez renegocier certaines dispositions de l’accord urd pct il n y a pas eu de crise post electorale. vous aviez dit cici que le desordre militaire etait justifie par la presence du coltan non eh ben nous vous avions dit que c’etait faux il y a plus de mouches tse tse dans le pool apres ils nous avaient dit que cetait un militaire qui etait tombe amoureux dune dame lari nous avions dit FAUX la vraie raison etait la suivante le pool avait crut avoir remporte l’election presidentielle du 20 mars comme en 1992 avec b kolelas. dans la culture lari IL NE FAUT PAS CLASSER SECOND UN CANDIDAT DU POOL

    en 1992 c’est p lissouba qui l’avait emporte sur b kolelas et en 2016 c’est le general j m mokoko qui a prit le dessus sur eux tous.

    denis sassou ng avait besoin de la naivete du pool.il est en france il avait deja annonce aux journalistes laris qu il ne devrait pas etre recu par emmanuel macron sachant que cetait faux or le pool entretemps a mordu.

    en 19976 77 vos peres ne faisaient que jurer sur la mort de marien ngouabi aujourdhui toutes tentatives de renversement de denis sassou ng par le truchement des ninjas ayant echoue vous souhaitez tout bonnement sa mort LE POOL EST BEL ET BIEN UNE REGION MAUDITE DE FULBERT YOULOU IL N YA QUE VOUS QUI SOUHAITEZ LE DECES DES GENS

    selon fulbert youlou le vert signifiait le potentiel forestier du congo
    le jaune signifiait le potentiel minier
    et le rouge le sang des congolais ayant coule lors des travaux du cfco de la traite negriere de la deportation …. dabord le vert jaune et rouge et sont les trois couleurs des etats membres de l’ua

    ah le pool cette region

    NECOUTEZ PAS CET HOMME

    le pool a deja dialogue avec denis sassou ng dans le cadre des accords urd pct certaines dispositions de cet accord etant devenues obsoletes(par exemple b kolelas devait etre le chef de l’opposition) cette disposition est par ex aujourdhui obsolete le contexte justificatif etait qu une menace quasi quotidienne pesait sur les laris en raison des coups de coups de feu des cocoyes tires chaque jour a diata mfilou moutabala mbimi… en direction de bacongo kinsoudi makelekele ..l’accord udr pct comprenait un volet militaire en ce sens que cobras et ninjas devraient se partager les informations et les equipements militaires.voila un peu le condense des grands axes du dialogue urd pct MEME SI DENIS SASSOU NG SETAIT RENDU A MAFOUTA CHEZ MR ANDRE MILONGO SANS PREVENIR B KOLELAS SE JOUANT DONC DU SYSTEME SECURITAIRE DES NINJAS aujourdhui ces parametres sont devenus obsoletes mais l’accord en soi existe.il faut donc l’amender et pour cela vous n’avez pas besoin de languir apres un dialogue

    vous pouvez appelez un avenant des accords urd pct

    au dela de tout le pool est une region maudite et nul ne semble s’en apercevoir

  5. l’assassin de marien ngouabi est mort le 19 mars 1977 il s’appelait ontsou raphael il etait sergent et en detachement a la garde presidentielle.ce n’est pas sassou ng le meurtrier de marien ngouabi.

    1. Carole Claudia

      Vous croyez vous tirer à si bon compte avec cette pirouette?
      Revisitez vos classiques : Un tueur à gages a toujours un commanditaire.
      Un indice? Répondez à la question: A qui profite le crime? A qui profita la mort de Marien ?
      Si vos donnez votre langue au chat, suivez mon doigt.

      Pour le reste, le compte à rebours a commencé à Bercy. Je vous souhaite
      la même fervente faconde dans 3 mois, juste après le passage décisif du FMI.
      Veuillez surtout à ce que l’audit de la dette exigé par le FMI et Bercy ait un brin de
      crédibilité.

      Conceernant la défense d’un pouvoir exsangue et aux abois, j’admire votre foi de charbonnier.
      Comme votre sacerdoce doit certainement être lié à de vulgaires deniers,
      la source tarissant risque de transformer votre ramage en dernier baroude d’honneur.

      Maestro Corbeau, gardez jalousement le reste du fromage, il y a des renards qui rôdent déjà à Brazza.

    1. Bof, bof, bof
      Qui ne dit mot consent.
      On vous a connu plus loquace.
      Les heures de gloire seraient-elle en voie de s’envoler?
      Les Nguessos sont grillés et surtout indéfendables.
      Le bon sens élémentaire commanderait de rendre le tablier.
      Un maçon, (je ne parle même pas de franc-maçon) sait ce que signifie honneur.
      Au Japon, pour moins que ça, d’aucuns se feraient hara-kiri.
      Au Congo, la honte semble au contraire être une boisson enivrante.
      En astronomie, on parle de fenêtre de tir pour le lancement des fusées.
      Quand elle se referme, rien d’autres à faire qu’attendre.
      Comment faire attendre un peuple affamé ?

      « Membre de la délégation présidentielle » serait-ce un nouveau titre ou une profession à temps plein ?

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