Gilbert Goma publie la SAPE, l’art de bien s’habiller au Congo-Brazzaville

Un livre fort passionnant, édifiant et instructif à tout point de vue. A l’évidence, il vient combler un vide et surtout battre en brèche les poncifs éculés sur la prétendue déficience quant au génie du Noir dont l’homo kongo et surtout lever le voile sur la falsification éhontée de l’histoire longtemps entretenue sur l’origine de l’appétence et l’élégance verstimentaire des congolais. En fait, à l’appui ou du moins à la lumière des témoignages des chroniqueurs et historiens européens des siècles antérieurs Gilbert Goma vient, de manière épistémologique et d’une rigueur méthodologique indéniable, rétablir la vérité historique qui avait été jusque-là galvaudée, traverstie.

Au moyen-âge, lors du contact des portugais avec le royaume Kongo, ils y découvrirent un Etat strucrtruré, organisé et ayant atteind son apogée dans bien de domaines. Et il est attesté que peuple kongo avait acquis une certaine maîtrise du métier de tissage, lequel était en plein essor. En effet, l’art de bien s’habiller, le savoir-faire, la création et l’élégance vestimentaires remontent à la période précoloniale où les kongo, par un génie particulier en matière de créativité, ont développé patiemment une industrie textile dont la qualité des tissus rivalisait avec ceux des européens.

A l’évidence, les ancêtres kongo, loin d’avoir appris à bien s’habiller auprès des leucodermes, notamment les colons occidentaux, avaient de manière innée le sens aigu du bunkete “propreté” et du paraître. C’est ainsi qu’ils pouvaient, à cette époque, s’habiller de manière ostentatoire avec des vêtements de bonne facture du terroir-même qui mettaient en valeur le corps et dont de but était également de frapper la vue et d’émouvoir autrui. De ce point de vue, il est indéniable, l’élégance vestimentaire est intrinsèque à l’être du kongo quand ce n’est un état d’esprit. C’est pourquoi il convient d’affirmer sans coup férir que l’art de bien s’habiller, en tant que particularisme du patrimoine culturel endogène, est inscrit dans les gènes des congolais.

Il y a lieu cependant reconnaître qu’à travers la SAPE, les congolais n’ont fait que perpétuer, pérenniser une pratique atavique tout en adoptant et assimilant les codes vestimentaires des occidentaux.
Désormais, avec cette magnifique publication, les congolais disposent d’un ouvrage de référence qui leur permet une réappropriation et une imprégnation d’un pan de leur histoire galvaudée et méconnue du fait de l’ignorance, l’obscurantisme et d’une certaine inculture entretenues par ceux qui ont intérêt à étouffer l’histoire glorieuse du peuple ingénieux que sont les kongo.

En somme, à l’heure de la mondialisation et du village planétaire, le mouvement de la SAPE qui a conqui le monde est manifestement une contribution culturelle du Congo-Brazzaville au rendez-vous du donner et du recevoir. Mais la SAPE, du fait qu’elle est fondamentalement au coeur de la promotion de la mode vestimentaire, devait contribuer au renforcement de l’économie congolaise, notamment à sa diversification. A cet effet, Gilbert Goma ne manque pas d’évoquer le fait que l’art de bien s’habiller recèle d’immenses potentialités aussi bien au plan économique, avec les industries de l’habillement et du textile, qu’au plan culturel. « Et, pour peu que la Sape soit considérée comme une matière première, créatrice de richesses, elle peut contribuer au développement du Congo », confie-t-il.

René Mavoungou Pambou

5 thoughts on “Gilbert Goma publie la SAPE, l’art de bien s’habiller au Congo-Brazzaville

  1. Si la sape peut unifier la jeunesse du Congo , je serai heureux .Si la sape peut obliger la jeunesse du pays à ne plus tenir les armes alors bravo .
    A partir de la sape nous pouvons faire véhiculer un message de paix , d’unité nationale , de développement économique ….Bravo !!!!

  2. Bonjour

    Je me permets d’écrire sur ce plateau dans l’espoir de trouver quelqu’un qui pourrait me dire où est-ce que je peux trouver ce livre s’il vous plaît : »La Sape / L’art de bien s’habiller au Congo-Brazzaville »

    Merci d’avance

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