La persécution de Paulin Makaya ponctuée de mensonge éhonté

En notre qualité de collaborateurs et membres de l’UPC, nous nous reservons le droit suivre non seulement de manière assidue l’évolution du dossier judiciaire de Paulin Makaya, mais également d’en informer l’opinion. A cet effet, les congolais ainsi que le reste de la communauté internationale ont normalement le droit de tout savoir sur les péripéties et infortunes des prisonniers politiques et d’opinion qui croupissent dans les geôles de l’effroyable tyran sanguinaire Sassou Nguesso. Celui-ci s’étant arrogé le droit d’embastiller à tour de bras les opposants, de les soumettre à la torture physique et morale et de dire le droit de manière inique à l’endroit de tous ceux qui osent le braver; quitte à user de mensonge grossier et l’intrigue pour parvenir à ses fins. L’abus de pouvoir flagrant est tel qu’il exerce même un droit de vie et de mort sur ses concitoyens.

Signalons cependant qu’après maintes demandes non abouties, pendant plus de deux ans, la consule britanique Sophia Hatley a pu enfin obtenir l’autorisation de visiter son concitoyen Paulin Makaya. Mais l’entretien entre la diplomate et le leader de l’UPC s’est déroulé en présence des matons et sbires de cet établissement pénitentiaire. Nous sommes tout de même rassurés sur le fait que leur échange a été effectué pour l’essentiel en anglais, et ces geôliers analphabètes, ne pratiquant pas la langue de Shakespeare, n’y ont donc vu que du feu.

En outre, nous avons encore présent à l’esprit l’interview de l’ambassadeur Rodolphe Adada avec la journaliste Dominique Tchimbakala de TV5; lequel, toute honte bue, niait de reconnaître l’existence du cas Paulin Makaya ayant complétement purgé une peine de deux ans de prison ferme et qui est actuellement maintenu arbitrairement en prison au mépris de la loi et des droits du prisonnier : “Je ne suis pas au courant de cette situation personnellement…”, avait-il fait entendre. Et affirmant dans la foulée sans sourciller : “Non, il n’y a pas d’arrestation arbitraire au Congo.”  Malgré la pertinence des questions de la journaliste, le discours de Rodolphe Adada, loin d’être élaboré, rationnel et instructif, était scandaleusement décousu, abscon et caractérisé par d’indécentes dénégations et surtout d’une vacuité qui a laissé perplexe plus d’un. On est tout de même sidéré qu’un diplomate de cette cette trempe, censé incarner l’intelligentia du Congo, puisse verser sans scrupule dans la légèreté d’esprit, la mauvaise foi, le mensonge. Il aura ainsi manqué de probité intellectuelle et étalé au grand jour de sérieuses carences cognitives et intellectuelles. Bien évidemment, une telle façon de faire ne le grandit en rien!

Il convient également de signaler la récente interview du ministre de la justice Ange Aimé Bininga ayant déclaré à la télévision nationale le mobile farfelu sinon spécieux pour lequel Paulin Makaya n’a jamais été libéré au terme de sa peine. Ainsi a-t-il confié en substance : “Mr Paulin Makaya est toujours en prison parce qu’il est désigné coauteur de l’évasion produite en 2016 à la maison d’arrêt.” Ceci n’est qu’un tissu de mensonges! Il convient de faire remarquer que ce ministre de fait sans grandeur d’âme, ignorant qu’il est du droit et de la procédure judiciaire, vient sans preuve probante et sans jugement de déclarer publiquement Paulin Makaya comme “coauteur.” Le pouvoir de Brazzaville persiste donc dans sa logique machiavélique de la machination et de l’intrigue pour persécuter les opposants politiques. On ne le dira jamais assez que cette histoire d’évasion, dans pour laquelle Paulin Makaya est d’office tantôt présenté comme “complice” tantôt comme “coauteur,” relève d’une grossière affabulation pure et simple des officines de Mpila.

De ce fait, on peut affirmer sans embage que le gouvernement congolais est dans le mépris du droit au point de battre en brèche le principe de la présomption d’innoncence; lequel voudrait que toute personne, qui se voit reprocher une infraction, est réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement démontrée. Mais pour la justice au rabais sous l’influence dictatoriale de Sassou Nguesso, Paulin Makaya est déjà reconnu coupable sans la moindre enquête et sans la moindre preuve. Il ne leur reste plus que la tenue d’un simulacre de procès dans le simple but de prononcer la peine que le tyran sanguinaire voudrait de nouveau infliger à l’infortuné leader politique. En fait, seuls le cynisme et la haine irrationnels peuvent conduire à tel acharnement à l’égard d’un être humain. Et le meilleur dans cette affaire à dormir debout c’est que l’identité du principal auteur ou complice n’est pas connue et il n’a jamais été arrêté non plus. Comment donc dans ces conditions va-t-on juger et éventuellement condamner quelqu’un? Il y a lieu de déplorer le fait que ce régime totalitaire renvoie une image pitoyable d’une justice aux ras de pâquerettes!

En somme, avec ce régime la justice congolaise aura atteint le degré zero de sa dignité. En effet, elle est littéralement dévoyée et muée en une justice des barbares dans une république bananière sinon un Etat voyou où les lois de la république ne sont guère respectées par les autorités au plus haut sommet de l’Etat! Il sied cependant de l’affirmer sans coup férir : manifestement, le Congo-Brazzaville sous Sassou Nguesso demeure un Etat de non-droit.

René MAVOUNGOU PAMBOU

Activiste politique et combattant de la liberté

4 thoughts on “La persécution de Paulin Makaya ponctuée de mensonge éhonté

  1. RÉGLONS LE CAS SASSOU DÉGAGE D’ABORD _AVANT LA TENUE D’UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE CONGO BRAZZAVILLE: https://www.youtube.com/watch?v=GUGhb7I4WKI
    La liberté, ça se mérite – Ceux qui sont libres l’ont certainement mérité. Il faut alors la mettre en pratique et avancer.
    Si tu est libre et ne mets pas en pratique ta liberté acquise – cela signifie qu’à l’intérieur de ton être, tu ne sera jamais libre. Sinon, à quoi ça sert d’être libre?
    La liberté « Être libre, c’est faire ce que je veux » ?
    Si la liberté est l’absence de toute règle et de toute contrainte, alors l’animal est libre. Mais ce raisonnement n’a qu’une apparence de vérité: le comportement d’un animal est en fait dicté par son instinct, de sorte que l’animal ne peut pas s’empêcher d’agir comme il agit.
    L’instinct commande, l’animal obéit : loin d’être le modèle de la liberté, l’animal est l’incarnation d’une totale servitude à la nature. On ne peut parler de liberté que pour un être qui s’est affranchi du déterminisme naturel.
    Pour être libre, il faut pouvoir choisir de faire ou de ne pas faire. Seul donc un être qui s’est débarrassé de la tyrannie des instincts peut remplir les conditions minimales de l’accès à la liberté.
    Emmanuel Kant soutient que c’est précisément là le rôle de l’éducation : elle a pour but premier de discipliner les instincts, c’est-à-dire de les réduire au silence pour que l’homme ne se contente pas d’obéir à ce que sa nature commande.
    S’il suffisait d’obéir aux lois injustes et illégitimes pour être libre, alors les sujets d’une tyrannie connaîtraient-ils la liberté?
    Pour Jean Jacques Rousseau, la seule solution à ce problème à la fois politique et morale,c’est que je sois aussi l’auteur de la loi à laquelle je me soumets – Et vous le dictateur Sassou Nguesso?

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